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Zone de confort, d’apprentissage et de panique

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Pour recevoir un enseignement, il faut accepter de ne pas tout savoir. Dans notre pratique martiale quotidienne, il est fréquent de se sentir à l’aise dans un cours, de ne pas forcer, car on a l’illusion de « maîtriser » le sujet. Rester dans cette zone de confort équivaut à ne pas se remettre en question.

Zone de confort

Être dans sa zone de confort, c’est connaître, savoir, avoir ses habitudes, ses préférences de travail. Il n’y a aucun challenge physique et/ou mental.

Être dans sa zone de confort, c’est être dans son dojo, connaître chaque membre, avoir son partenaire attitré, se sentir chez soi et en sécurité. C’est facile et sans risque.

Être dans sa zone de confort peut être agréable, mais, pour progresser, il faut en sortir.

Blagnac karaté avec Lionel Froidure
Lionel au dojo à Blagnac

Zone d’apprentissage, de découverte

La zone d’apprentissage se situe dans un environnement que vous ne maîtrisez pas, mais que vous désirez connaître, apprendre. C’est ici que vous commencez à vous remettre en question. C’est dans cette zone que l’on observe, compare, apprend, comprend, apprécie, etc. Dans cette zone, chaque situation est une occasion d’apprendre. Que le résultat soit bon ou pas, vous pouvez toujours en retirer une leçon.

Par exemple, être en stage, c’est être dans la zone d’apprentissage : on connaît quelques têtes, mais pas toutes. Le travail technique est plus poussé, on ne le maîtrise pas et on ne connaît pas ses partenaires. Mais, avec le temps, on se sent mieux, car on fait ce stage tous les ans depuis 5 ans. On connaît presque tout le monde et c’est rassurant. On retombe dans la zone précédente. En fait, on a agrandi, avec le temps, notre zone de confort.

Beaucoup de personnes aiment cette zone d’apprentissage. Pour d’autres, c’est effrayant.

apprentissage Wing Chun Lionel Froidure au Vietnam
Lionel au Vietnam

Zone de panique

La zone d’après, c’est la panique, l’anxiété, la peur…

N’oubliez pas que ce qui peut être considéré comme une zone de panique pour quelqu’un peut être dans la zone de confort d’un autre (élève ≠ professeur).

Être dans la zone de panique, c’est commencer à faire marche arrière. Ne plus être sûr de son choix, de ses compétences, et ne pas se sentir à sa place. Mais rester dans cette espace « suffocant » peut engendrer un réel plus si vous savez comment vous y prendre.

Sortir de sa zone de confort et d’apprentissage va ajouter de la valeur, car vous ne connaissez rien, vous ne savez rien, et vous ne savez pas que vous ne savez rien. Aller dans cette zone va conforter et améliorer vos 2 précédentes zones si vous êtes guidé. Naviguez dans cette zone avec précautions, en étant accompagné de quelqu’un qui connaît cette zone pour être moins «perdu» (moins « en panique »). En revanche, il ne faut pas sauter dans le vide n’importe comment, sinon vous risquez de vivre une mauvaise expérience. En résulterait un retour dans votre zone de confort sans jamais plus vouloir en sortir.

Le confort aux Philippines : tricycles
Le confort aux Philippines 🙂

Zone magique ?

Suivre les cours d’un sensei que l’on ne connaît pas, dans un pays que l’on ne connaît pas, dans une langue que l’on ne connaît pas, ça c’est une zone de panique. On doit être alerte à tout, tout voir, tout ressentir, trouver un point d’ancrage pour se sentir moins « seul au monde » (trouver un guide). C’est en redoublant d’efforts que cette zone se transformera, avec le temps, en une zone d’apprentissage, et pourquoi pas en une zone de confort. C’est ainsi que la zone de panique pourra se transformera en zone « magique » dans laquelle vous vivrez des expériences martiales incroyables dont vous ne vous doutiez pas.

Laissez-moi vous raconter une histoire. En décembre 2010, en partance des Philippines (40 °C), j’arrive en Chine hivernale (-1°C) pour terminer mon documentaire sur le Yi Quan. Cette fois-ci, je suis seul. Je n’ai pas de guide ni de traducteur. Je vais passer 2 semaines à m’entraîner dehors dans le centre martial de maître Cui Rui Bin. Je ne parle pas chinois (il ne parle pas anglais ou français), et je connais peu cet art de l’intention. C’est en quelque sorte ma zone de panique. Mais j’y étais déjà allé une fois. Je savais donc ce qui allait m’arriver. Je n’étais pas dans le flou total. J’ai pris mon courage à 2 bras, et je me suis lancé corps et âme dans l’entraînement. J’ai eu des jours très difficiles, mais j’avais un objectif clair et j’étais déterminé à aller au bout. Au final, cette zone de panique s’est transformée en une zone d’apprentissage agréable, où, avec le maître, les disciples et les élèves, on a trouvé des solutions pour communiquer, échanger, partager. Je garde des souvenirs exceptionnels de cette expérience humaine. Je me suis perdu dans l’entraînement pour mieux me redécouvrir.

lionel froidure en chine zhang zhuang
Lionel en Chine

Faire un effort au quotidien

Il est important, dans notre pratique et pour le bien de notre évolution martiale, de sortir de notre zone de confort. Sans aller En Terre Martiale comme moi, on peut sortir de sa zone de confort tout en restant dans son dojo.

La zone de confort est le moment où, dans le cours ou le stage, vous vous permettez de ne pas vous concentrer, de donner des conseils aux autres, de vous dire « je connais » au lieu de suivre le cours,  de vous entraîner. On atteint cette zone très rapidement et à n’importe quel niveau de pratique. En tant que professeur, j’entends souvent des élèves (débutants) me dire : « Je connais cette technique, on l’a faite la semaine dernière. Je voudrais en apprendre une nouvelle. »
Personnellement, ce problème est résolu rapidement. Je prends cette personne, la mets en face des autres élèves de son niveau et lui demande d’exécuter la technique. Une fois réalisée, ses collègues la critiquent, de façon constructive. Le fait que le feed-back soit donné par les autres fait que l’élève se rend compte qu’il a un savoir, mais qu’il n’a pas le savoir-faire. Ensuite, je demande à des gradés de venir réaliser la même technique. La précision, la vitesse, la stabilité et la puissance sont décuplées et montrent bien qu’il est important de parfaire les techniques apprises. Tel un forgeron qui polira sa lame après l’avoir forgée.

  • Vous connaissez ? OK.
  • Mais savez-vous le faire à vitesse réelle et à pleine puissance ?
  • À droite comme à gauche, les yeux fermés ?
  • Sur des partenaires qui font plus de 30 kg de plus que vous ?
  • Savez-vous le faire en état de stress, de fatigue physique avancée ?
  • Savez-vous réaliser cette technique sur une personne pratiquant un autre martial que le vôtre ?
  • Etc.
zone de confort dans le karaté, les arts martiaux

Poussez les barrières, repoussez vos limites

Sortir de sa zone de confort, c’est s’obliger à chercher, à trouver les détails qui vont permettre d’évoluer, de progresser, d’apprendre, tant au niveau technique que mental. Il existe des barrières ; à nous de les repousser.

À chaque cours, à chaque stage, à chaque entraînement personnel, mettez-vous dans une position qui vous sortira de cette zone de confort. Au dojo, certains enseignants ne vous y pousseront jamais, peut-être par peur de perdre un adhérent (c’est un autre sujet). D’autres le feront inconsciemment. Certains le feront sciemment, vous mettant dans une situation qui vous gênera, vous troublera, vous poussera au bord de la zone de panique, créant des problèmes presque insolubles.

Demandez à tous les Grands Sensei s’ils maîtrisent leurs techniques : ils vous diront tous qu’ils y travaillent et en sont encore bien loin.

Lors de mes nombreux voyages En Terre Martiale, à maintes reprises je suis sorti de ma zone de confort, souvent dans la zone de panique, me retrouvant en face du sensei (master, sifu, etc.), en bout de ligne avec les débutants. Avec le recul, je l’embrasse, cette place. Car se retrouver tout en bas, c’est accepter que l’on ne sait pas tout.

Pour être en mesure de recevoir un enseignement, il faut admettre que l’on ne sait pas tout. Lao Tseu

Quelle sera ta zone d’apprentissage ?

Lionel Froidure et maître You Xuande 游玄德
Lionel et maître You Xuande 游玄德
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Lionel Froidure

Fondateur de Imagin' Arts - CN 6ème Dan Karaté - CN 6ème dan Arnis Kali - Professeur diplômé d’état DEJEPS - Instructeur Arnis Kali 3ème degré WADR - Enseignant au Blagnac Arts Martiaux - Ma citation : "Pour être un pratiquant il faut pratiquer. Alors pratiquons. » - J’adore partager mes connaissances pour vous permettre de progresser que ce soit au dojo, en stage et bien sur dans le Club Vidéo.

10 commentaires

  1. Cet article donne à méditer.
    Parfois il est plus facile de choisir sa zone de confort, le temps de se poser après une période intense de préparation à un grade par exemple.
    Mais oui en sortir en allant à des stages y compris dans les domaines qui ne sont à priori pas nos favoris ( avec des compétiteurs kumite quand on ne fait pas compet ça peut vite virer à la zone de panique ) c’est tout bénéfice et on révise souvent son opinion sur le praticant que l’on est. Nous avons bien plus de ressources que nous le croyons. Et tant de choses à explorer autour de nous et en nous.
    Cricri

    1. Bonjour Christine,

      Oui, sortir de sa zone de confort « technicien » en allant s’entraîner avec les « combattants » va considérablement faire évoluer nos qualités physiques, techniques et humaines sur et en dehors du tatami.

      A bientôt

      Lionel

  2. Bonjour
    Article tres intelligent car tous concernes un jour volontairement ou pas par cette forme de travail ,prof ou eleve
    Merci pour ce coup de pied au c …
    J adore
    Sté

  3. Merci Lionel! Effectivement, un cours en zone de confort est un pas en arrière dans notre pratique: renforcement de l’égo et des illusions. Un grand merci à tous les enseignants qui nous aident à sortir de cette zone quelque soit notre grade!!! Il me semble que le dépeuplement en gradés (à partir de la ceinture noire) dans certains dojo est en partie lié aux errances de ces derniers dans leur zone de confort. Certains peuvent y voir les limites de leur sensei (incapacité à les faire progresser), mais je crois que nos sensei attendent plutôt de voir lesquels vont finir par prendre leur cuillère en main en quête de nourriture martiale, laissant ceux qui restent le bec ouvert sur la touche… ;o)

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