Découvrir les profondeurs du karaté d’Okinawa n’est pas seulement une question de lecture ou d’étude ; c’est une expérience qui se vit, se ressent et se pratique. J’ai eu l’immense privilège de m’entraîner à diverses reprises à Okinawa, le berceau du karaté, et de plonger dans les courants du Nahate et du Shurite. Ces séjours ont été non seulement enrichissants mais aussi révélateurs, me permettant de saisir l’essence même de ces styles et de comprendre leurs nuances directement à la source.

Mon immersion dans ces deux courants distincts du karaté d’Okinawa a été une partie intégrante de la réalisation de documentaires en terre martiale, disponibles en téléchargement et sur la plateforme de streaming d’arts martiaux. Travailler aux côtés de maîtres tels que Kancho Uechi sensei (Uechi-Ryu), Choyu Kiyuna sensei (Goju-Ryu), Takashi Kinjo sensei (Kobu-Ryu), Minoru Higa sensei (Shorin-Ryu) a été une expérience transformative. Chacune de ces rencontres a enrichi ma compréhension du karaté, me révélant les subtilités de chaque style et la profondeur de leur philosophie.
Le Nahate, principalement associé à la ville portuaire de Naha, est renommé pour son intégration profonde des arts martiaux chinois, notamment à travers l’influence de la boxe du Tigre et de la boxe de la Grue. Les caractéristiques distinctives du Nahate incluent des mouvements circulaires, des coups de pied bas (généralement au niveau du genou ou en dessous), ainsi qu’une emphase sur la force physique et le développement musculaire, favorisés par des postures hautes et compactes.
En contraste, le Shurite, originaire de la ville de Shuri, ancien siège du pouvoir royal d’Okinawa, présente une approche distinctement différente. Ce style met l’accent sur des positions plus basses, reflétant l’influence de la pratique du sabre, en particulier celle du fief de Satsuma. Le Shurite privilégie la vitesse et les mouvements linéaires, bien qu’il incorpore également des techniques circulaires. Les coups de pied dans le Shurite peuvent être exécutés à des hauteurs plus élevées.
La divergence entre le Nahate et le Shurite s’étend au-delà des techniques. Chaque style a développé ses propres kata, qui transmettent ses principes fondamentaux, sa philosophie et son interprétation unique des styles et courants. On retrouve en kata phare : Sanchin, Nahanchi (tekki), Kushanku (kanku).

Mais d’où vient cette diversité ? Okinawa, un carrefour d’échanges culturels et martiaux, a vu le développement de ces styles influencés par des interactions historiques avec la Chine et le Japon, mais aussi par les spécificités géographiques et sociales de l’île. Le Nahate et le Shurite sont le reflet des nuances de la société okinawanaise, marquée par des différences de classe sociale et des zones d’influence spécifiques, comme la ville portuaire de Naha et la capitale royale de Shuri.
Comprendre le Nahate et le Shurite, c’est plonger dans la profondeur du karaté d’Okinawa, un art qui transcende la simple pratique physique pour toucher à l’essence de la culture et de l’histoire de l’île.
Rejoignez notre club vidéo, la plateforme de streaming d’arts martiaux sur www.imaginarts.digital, où mon nouveau documentaire (sortie fin avril) avec Takashi KINJO sensei, une légende du Kobu-Ryu, ainsi que d’autres documentaires en terre martiale, vous attendent. C’est une occasion unique de vous immerger dans les traditions martiales d’Okinawa et de faire partie d’une communauté passionnée par les arts martiaux.
Voici une vidéo sur les différences entre Shurite et Nahate dans le karaté d’Okinawa avec l’excellent JC Juster, auteur de nombreux livres sur le karaté d’Okinawa. Un spécialiste. C’est d’ailleurs lui qui a traduit l’interview de ma dernière interview avec Takashi KINJO sensei du Kobu-Ryû.
L’aventure vous appelle. Êtes-vous prêt à explorer les traditions du karaté d’Okinawa et à enrichir votre parcours martial ? Rejoignez-nous sur Imagin’Arts Digital et commencez votre voyage dès aujourd’hui !