Il y a quelques jours, je suis tombé sur une citation qui m’a mis une vraie claque :
« Rien n’est plus dangereux que le succès d’hier. »
Et toi, ça te parle ?
On ne va pas se mentir : atteindre une ceinture noire, remporter un championnat, réussir son passage de grade… ça fait un bien fou. C’est comme gravir une montagne, lever les bras au sommet, et se dire : « J’y suis arrivé. » Et tu peux — tu dois — être fier de ce que tu as accompli.
Mais attention… cette sensation grisante peut vite se transformer en piège silencieux.

Deux visions, un même problème
J’ai croisé pas mal de karatékas — parfois brillants — qui, sans s’en rendre compte, se sont un peu endormis sur leurs lauriers. Ils vivent encore dans leurs « années de gloire », comme si leur exploit d’il y a 10, 20 ou 50 ans pouvait encore produire des effets aujourd’hui.
D’autres se perdent dans un futur fantasmé :
- « Un jour, je passerai mon 6e dan. »
- « Je serai champion du monde. »
Avoir un objectif, c’est super. Mais encore faut-il qu’il soit atteignable… et qu’on se donne les moyens de l’atteindre, jour après jour.
Résultat ? On oublie parfois l’essentiel, moi le premier : le présent. Ici. Maintenant. Là où tout se joue vraiment.
Tu n’es pas ce que tu as fait. Tu es ce que tu fais maintenant.
Penser que tu peux t’entraîner ou enseigner aujourd’hui comme tu le faisais il y a 10, 20 ou 50 ans et obtenir les mêmes résultats… c’est une douce illusion. Le corps évolue. Les méthodes aussi. Les compétiteurs d’aujourd’hui ne sont plus ceux d’hier. L’enseignement d’hier ne suffit plus à former les pratiquants de demain.
Si tu veux progresser, il va falloir t’adapter, t’ajuster, te remettre en question. Encore et encore. C’est la voie. C’est ta voie.

Consommer ou pratiquer : choisis ton camp
Petite question : le mois dernier, combien de temps as-tu réellement consacré à ton entraînement ? Et combien de temps à regarder des vidéos, lire des articles… sans jamais mettre en pratique ce que tu pensais avoir compris ?
Pose-toi la question franchement, sans te juger. Fait un état des lieux.
La connaissance, sans pratique, reste stérile. C’est en l’incarnant sur le tatami qu’elle prend vie. C’est comme regarder les bunkai d’un kata sans jamais les tester. Un savoir sans action, c’est un sabre en plastique.
N’oublie jamais : Le dojo ne ment pas.
Le mouvement, c’est la vie
Le karaté, comme la vie, est une route en perpétuelle évolution. Les règles changent. Les adversaires évoluent. Si tu ne bouges pas, tu te fais dépasser. Et les gloires qui t’ont permis d’atteindre un « sommet » il y a 10, 20 ou 50 ans… ne t’emmèneront pas beaucoup plus loin.
- Qu’as-tu fait, concrètement, la semaine dernière pour progresser ?
- Et cette semaine… que vas-tu faire pour élever ton niveau ?
Ne laisse pas ton passé te définir. Utilise-le comme tremplin. Le dojo t’attend. Enfile ton karate-gi. Pratique. Évolue.