Dans les arts martiaux, il existe 3 notions essentielles à respecter. Pour moi, elles forment la « pierre angulaire » des arts martiaux. Celles-ci sont plus faciles à retenir qu’à appliquer.
- Une technique juste,
- Une distance maîtrisée,
- Un timing précis.
La technique, la distance et le timing sont en interconnexion étroite. Ces notions ne peuvent martialement pas survivre l’une sans l’autre. Elles constituent la pierre angulaire des arts martiaux.
Ces 3 notions sont essentielles lors de tout travail à deux, comme dans le kihon ippon kumité, le jyu ippon kumité, le bunkai et le kumité. Sans celles-ci, le travail effectué est erroné.
Timing : être dans le temps
Avoir le bon timing, c’est connaître le bon moment où l’on doit réaliser la technique. Sans ce timing, même la plus belle des techniques dans le vide ne fonctionnera pas face à un partenaire. Il n’y a qu’un temps où elle sera efficace. Avant, c’est trop tôt, et après, c’est trop tard.
Afin de développer le timing, le coup d’œil, il existe de nombreux exercices, notamment en travaillant sur les temps de réaction.
Technique
Être dans le temps sans avoir une technique de qualité, c’est comme avoir le plus beau piano chez soi et ne pas savoir jouer. Le son qui en sortira sonnera toujours faux.
Il est donc primordial de travailler les fondations martiales, les techniques de base, pour qu’elles soient les plus pures possible : stables, précises, puissantes, rapides, engagées, etc.
Pour y arriver, il n’y a que l’entraînement. Keiko !!!
Distance : la règle absolue
Avoir une bonne technique dans le temps mais à la mauvaise distance, c’est rater son attaque, son contre.
Sans distance, le combat est perdu d’avance.
Être dans la « bonne » distance est la règle la plus compliquée à respecter, car elle demande de s’ajuster en permanence. Même si l’on répète inlassablement le même mouvement avec/contre un partenaire, le reproduire en combat contre un adversaire inconnu sans préparation est une tout autre histoire.
La distance demandera encore plus d’entraînement que la technique et le timing. Elle demandera de la finesse et une évaluation juste en temps réel.
Maîtriser la distance, c’est maîtriser le combat. Mohamed Ali l’avait bien compris. Il se baladait sur le ring, baissant même sa garde lorsqu’il était assez loin. Maîtriser la distance, c’est connaître parfaitement la distance nécessaire pour donner un coup de pied, un coup de poing ou un coup de coude ; pour savoir où on est en sécurité et où on ne l’est pas.
Maîtriser la distance ne vous sera d’aucune utilité si vous ne la conjuguez pas avec le timing et la technique.
La pierre angulaire des arts martiaux
Ces 3 règles sont intimement liées et l’on doit sans cesse y prêter attention : veiller à sa technique, à être dans le temps et à être dans la bonne distance dans tous les exercices à deux (codifiés ou combats).
Avec ces 3 règles dans notre boîte à outils martiale, on maîtrisera le combat ou toute autre forme de travail à deux, et dans n’importe quel art martial.
4 commentaires
Très bon article. Mais il faudrait préciser le champ sémantique. Je pense qu’il ne faille pas parler de distance. En effet la distance est ce qui sépare deux individus. Pour réaliser un bon timing, une bonne cadence, il faudrait mieux parler de ce qui unit et à ce moment là parler plutôt d’intervalle. En effet la prise d’initiative (sen…) se fera en harmonie et dans ce qui unit, plutôt que dans ce qui divise !!! C’est pourquoi les Japonais utilisent le terme « maai » qui est traduit par …union des intervalles. (voir les notions de hyoshi, hyomi dans les ouvrages de Kenji Tokitsu)
Awase en Aïkido…Notion qui consiste à s’harmoniser avec un partenaire ou un mouvement .
« zhan nian: l’énergie de coller et adhérer plus « lian sui »: relier et suivre
Ne seraient-ce pas l’équivalent, en japonais, des notions de Maaï, Hyoshi et Yomi ?