Karate wa yu no gotoshi, taezu netsu o – Le karaté est comme l’eau chaude, elle refroidit dès qu’on cesse de la chauffer. 11e préceptes de Gichin Funakoshi
On passe beaucoup de temps à s’entraîner, à lire des livres et à regarder des vidéos sur notre passion martiale.
Il existe plusieurs façons de « mesurer » nos progrès dans notre pratique : le passage de ceinture et la performance dans les compétitions étant seulement deux d’entre elles. D’autres façons sont plus « internes » et se rapprochent de ce que vous pensez de vous-même et des autres, ou comment vous faites face à l’hostilité et aux problèmes de la vie… Une façon de mesurer nos progrès est intégrée dans le mot japonais tsune, qui renvoie à l’adoption de l’entraînement comme une « habitude quotidienne ».
常 Tsune : toujours, sans fin, constance, fréquence, régularité…
TSUNE 常
Tsune est généralement utilisé dans un contexte plus banal, comme se brosser les dents tous les jours. Mais dans les arts martiaux, il s’agit d’états d’assimilation et d’implication si complets que l’entraînement devient une partie naturelle et automatique de la vie quotidienne. Avant que tsune ne soit atteint, l’élève doit « se battre » pour que la routine de la pratique s’installe dans son style de vie quotidienne. Un nombre infini de facteurs semblent entraver et obstruer cette pratique. Certaines personnes ne sont jamais en mesure d’accueillir cette routine martiale, et donc ne parviennent jamais à tsune.
Pour ceux qui persévèrent, tsune prend graduellement le dessus. L’état est atteint quand il n’est plus nécessaire de penser à se discipliner soi-même pour pratiquer. L’entraînement devient aussi automatique et est autant accepté que de se lever le matin, de s’habiller et de prendre le petit déjeuner. Maintenant, le sentiment de manque vient seulement quand une séance d’entraînement est manquée. À ce stade, le budoka a réussi à intégrer sa pratique dans sa vie.
Avec plus de 40 ans de pratique, des milliers d’heures, le karaté et les arts martiaux font parties intégrantes de ma vie. Je suis en manque quand je suis en vacances. Je ne sais pas si j’ai atteint tsune comme peut l’entendre les japonais, après tout, je ne suis pas japonais. Ce que je sais, c’est que le keiko (entraînement) est une routine dans ma vie.
Les Japonais sont de grands croyants dans une vie disciplinée et équilibrée, au sein de laquelle tous les excès ont été soigneusement taillés. L’obsession du karaté ou des arts martiaux serait aussi mauvaise que n’importe quel autre genre d’excès. Ainsi, l’objectif n’est pas d’être totalement absorbé par l’entraînement, mais de l’intégrer totalement, pour permettre une approche plus saine, heureuse et équilibrée de la vie.
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3 commentaires
le plus dur est de rester dans la régularité des entraînements
le rôle du Maître, l’ambiance de la salle, sont fondamentaux pour encourager l’élève
Bonne rentrée à tous
Nabyl
Tout à fait d accord , etre dans sa vie de tous les jours avec l esprit du budoka , respiration posture….marcher en ville au milieu des gens et travailler son « Ma » avec les esquives , faire un kata ou une phase n’importe quand n’importe où, et bien sûr le dojo! Lire et regarder les vidéos c’est bien mais appliquer et s.entrainer à 2 ou plusieurs , etre dans l.echange c.est mieux! Et n’oublie pas un autre précepte du budo : celui qui s’entraîne seul s’entraîne avec un idiot ! Bonne journée !
Alain
Merci Sirven pour ta lecture et commentaire.
Oui, s’entraîner doit être une alternative quand on a pas quelqu’un en face. Il est dit que pour pratiquer les arts martiaux il faut 4 bras 🙂
A bientôt
Lionel