C’est dans les années 90 que je découvre le shiatsu, lors d’un stage avec Hidetoshi Nakahashi sensei. Celui-ci proposait des exercices basés sur le shiatsu à la fin de chaque cours. Un bonheur.
Je me suis toujours intéressé à cette pratique, sans pour autant me plonger dedans, par manque de temps pour me former correctement. J’ai toujours passé plus de temps à pratiquer l’autre facette, la frappe des points vitaux Kyusho. Mais j’imagine qu’avec le temps, mon envie d’aller vers le côté « santé » et « bien-être » se fait ressentir de plus en plus. Peut-être parce qu’au fond de moi, je sais que notre monde a plus besoin de bien-être que de combat.
J’ai continué mon « initiation » au shiatsu avec mon ami Serge Rebois, qui vient en stage Kyusho dans mon dojo depuis maintenant quatre ans. Il recommande souvent un ouvrage en particulier pour ceux qui désirent en savoir plus sur l’art de l’accu-pression japonaise, le shiatsu. Je me suis donc procuré un exemplaire de Shiatsu fondamental tome 2, de Michel Odoul.
Un livre que je recommande fortement pour tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin au shiatsu.
Michel Odoul est un fondateur de l’Institut français de shiatsu et l’auteur de très nombreux ouvrages, comme Dis-moi quand tu as mal, je te dirai pourquoi.
Shiatsu fondamental – tome 2 la théorie
Du kampô à la médecine traditionnelle chinoise (MTC) – De l’énergétique à la psycho-énergétique
On retrouve, dans cet ouvrage de qualité, de très nombreux et riches chapitres.
- Origine historique et modernité
- Médecine traditionnelle chinoise (MTC) – les principes
- Psycho-énergétique
J’apprécie beaucoup ce livre de shiatsu, car il est celui qui m’a permis d’entrer dans les principes de MTC sans pour autant tomber dans un ouvrage destiné à devenir médecin MTC. Clair, détaillé et surtout facile d’accès, même pour celui qui débute. Les plus avancés retrouveront au fil des pages des détails précis et argumentés des racines théoriques du shiatsu.
Michel Odoul propose des éclairages pour les néophytes et les professionnels. Didactiques, pédagogiques et synthétiques.
Disponible depuis 2015 aux éditions Albin Michel. 258 pages.
Extrait choisi :
Les lois d’interaction entre les 5 Principes
Afin de représenter au mieux le vivant et la vie, les anciens Chinois choisirent de « catégoriser » les manifestations naturelles de l’univers par les Principes que nous venons de présenter. Ces 5 Principes sont les manifestations du Yin et du Yang au niveau terrestre. Si la vie est mouvement et interactions permanentes, afin de respecter le principe de cohérence fondateur de tout le système, les 5 Principes devraient présenter des liens et des interactions entre eux, à l’instar de tous les éléments existants.
Les anciens Chinois observèrent alors les différents types de relations que des éléments naturels pouvaient avoir entre eux. Ils constatèrent qu’il n’en existait pas que deux possibles, validant ainsi à nouveau la cohérence Yin/Yang. En effet, seulement deux types d’interactions peuvent exister entre des éléments : on peut soit ajouter un élément à un autre, soit enlever un élément à un autre. Par conséquent, seuls deux opérateurs relationnels, l’addition (Yin) et la soustraction (Yang), existaient naturellement (rappelons-nous que la multiplication n’est qu’une série d’additions et que la division n’est qu’une série de soustractions).
Ainsi, les 5 Principes ne pouvaient avoir entre eux que deux types de relations, une relation où un Principe « apportait » à un autre, et une relation où ce même Principe « enlevait » à un autre Principe. Les anciens Chinois établirent deux cycles, ou lois relationnelles, pour définir ces deux types de relations. Ils nommèrent « lois d’Engendrement » (ou cycle Chen) la relation d’apport entre les principes, et « loi de Contrôle » (ou cycle Ko) la relation de retrait.
Le cycle d’Engendrement, ou loi Mère/Fils
Le cycle d’Engendrement, que l’on appelle aussi loi Mère/Fils (la mère engendre l’enfant), définit avec une logique sans faille la première forme de rapport entre les 5 Principes. Il est évident, par exemple, que le principe de l’Eau engendre (ou « nourrit », comme la mère engendre et nourrit son enfant) le Bois, puisque l’eau permet de le faire pousser. Il est tout aussi évident que le Bois engendre le Feu, le nourrit. Pour savoir que le Principe du Feu engendre et nourrit la Terre, il suffit de constater que les cendres sont un engrais remarquable (les paysans, qui pratiquaient encore il y a peu ce que l’on appelait l’écobuage, le savent bien). Et la Terre engendre évidemment le Métal, puisqu’il est extrait de la Terre.
La dernière relation possible est celle où le Métal engendre l’Eau, ce qui paraît beaucoup moins clair pour nos esprits logiques. Comment les anciens Chinois ont-ils pu conceptualiser et justifier ce lien ? Certains auteurs ont supposé que c’était parce que le Métal devient liquide lorsqu’on le chauffe. Certes, mais cela ne semble pas suffisant.
En Orient, chaque fois que l’on est confronté à un obstacle, à une tension face à une situation qui « bloque », on ne cherche pas à passer en force, on contourne la difficulté ou on change de direction. S’ils ne pouvaient pas constater et établir clairement le lien de mère à fils du Métal par rapport à l’Eau, les anciens Chinois se sont demandé s’ils pouvaient résoudre la question en observant l’inverse : l’Eau est-elle le fils du Métal ? Or, que fait l’Eau sur le Métal ? Elle le corrode, elle s’en nourrit comme l’enfant dans le ventre de sa mère se nourrit d’elle et l’épuise, comme ces mères qui s’épuisaient à nourrir des enfants voraces, voire qui mourraient en leur donnant vie.
Le cycle de Contrôle, ou loi d’Inhibition
Le cycle de Contrôle, appelé aussi loi d’Inhibition, définit la seconde forme de rapports entre les 5 Principes, qui est tout aussi explicite. Prenons à nouveau le Principe de l’Eau. Il est évident que, parmi les quatre autres Principes, celui que l’Eau contrôle, c’est le Feu. Lorsqu’il fait très chaud, une averse rafraîchit aussitôt. Elle sert à refroidir le Feu, voire à l’éteindre en cas d’excès. Le Feu a une action de contrôle sur le métal. Il est totalement nécessaire pour extraire et forger du Métal. Le Métal, quant à lui, est tout aussi nécessaire pour façonner le Bois, qu’il permet de couper. C’est lui qu’il contrôle. Le Bois a une action évidente de contrôle sur la Terre, puisqu’il l’inhibe en prenant ses nutriments et qu’il la fixe. Lorsqu’on souhaite fixer des sols, on plante de la végétation. C’est ainsi que l’on a arrêté la progression des dunes dans les Landes ou que l’on fixe les talus sur les bords de route. La dernière relation, enfin, est celle où la Terre contrôle l’Eau. Elle l’absorbe en effet lorsqu’il pleut. C’est avec de la terre que l’on construit des digues pour canaliser l’eau.
Il est essentiel, à tous les niveaux de notre pratique, de nous référer à ces deux lois, car elles seules définissent les rapports de dépendance permanents qui relient les 5 Principes, leurs influences réciproques et leur importance relative. De facto, tous les critères qui leur sont associés (saison, heure, déséquilibre, forme, psychisme, typologie individuelle, etc.) seront régis par les mêmes lois et répondront des mêmes interactions.
Ces deux lois se retrouvent symbolisées dans le schéma suivant. Il importe de le garder en mémoire, car, à tout instant, nous devons être à même de nous y référer. En effet, rien ne peut se faire de façon efficace en MTC et en shiatsu sans ces deux lois qui sont à la base de tout travail énergétique profond.
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