Toujours en recherche pour nourrir ma pratique et mes réflexions, des fois, je tente des livres et je suis totalement déçu, et, des fois, je suis ravi. Les mythes du Shotokan, de Kousaku Yokata, fait partie de la seconde catégorie.
Toujours en recherche à nourrir ma pratique et ma réflexion, des fois je tente des livres et je suis totalement déçu et des fois, je suis ravi. Les mythes du karaté shotokan de Kousaku Yokata fait partit de la seconde catégorie.
Les Mythes du Shotokan de Kousaku Yokata
Sa première édition date de 2010 mais sa version française que de 2015. Il s’agit un regroupement d’articles publiés originellement sur le web en anglais. Cela n’enlève en rien la qualité des informations écrites.
Sensei Kousaku Yokata est 8e dan de Karate Shotokan et fut formé pendant 40 ans par la JKA puis il a rejoins la JKS pendant 7 ans. En 2013, il fonda sa propre organisation, ASAI (Asai Shotokan Association International) afin d’honorer son sensei Asai Tetsuhiko. Yokata sensei voyage régulièrement partout dans le monde afin de transmettre son savoir et les techniques de Karaté Asai Ryu. Il réside au USA.
Je me retrouve souvent en accord avec beaucoup des réflexions de l’auteur, qui « démonte » certain mythes liés au Karate. Ces raisonnement son pertinent et amène le lecteur à réfléchir et non pas seulement prendre toutes les paroles de « sensei » comme évangile. Le karatéka à aussi un cerveau 🙂 L’auteur ne se pose pas en tant que connaisseur de LA VERITE mais propose sa vision des choses ; et cette humilité me parle. Il pose des questions, donne son avis personnel et laisse le lecteur faire sa propre démarche et choix.
Il aborde les thèmes suivants :
- Kimé
- Hikite
- Le retour du pied en Mae Geri
- Makiwara
- Kiai
- Bunkai de la JKA
- Commencer et finir par un blocage
- Revenir au point de départ
- Le kata mystérieux 1 – Tekki
- Le kata mystérieux 2 – Tekki
- Hangetsu
- Bujutsu ou Budo ?
Extrait choisi dans le chapitre HIKITE
[…] Dans ce chapitre, je ne conteste pas l’importance Hikite. J’accepte également le fait qu’il doit être enseigné et souligné aux pratiquants débutants et titulaires de Kyu. Ce que je critique, c’est le fait que le concept fortement ancré filtre jusqu’au yudansha (ceintures noires). Du fait de la popularité croissante des tournois de kumité, où un hikite accentué est obligatoire afin de marquer un point, personne ne le remet en question. C’est aujourd’hui l’un des mythes populaires et incontestés.
J’ai arrêté la compétition lorsque j’avais 35 ans, car je trouvais qu’il manquait quelque chose en Shi-ai Kumite, et je me suis intéressé plus sérieusement aux techniques martiales. Dans l’environnement contrôlé qu’est le Shi-ai, on ne trouve pas la plupart des techniques « vraies ». Je souhaite réitérer le fait que je ne dénigre pas les compétitions. Elles ont leur place et leurs mérites, mais elles appartiennent à un monde différent de l’art martial proprement dit. En situation de légitime défense, vous n’aurez peut-être pas la liberté d’utiliser vos deux mains, ou l’espace nécessaire à des positions longues ou pour vous déplacer. En plus de cela, vous aurez peut-être plus d’un adversaire. Dans de telles situations, il est parfois nécessaire soit de porter le premier coup, soit de bloquer et porter un coup simultanément (blocage et contre-attaque). On retrouve toutes ces techniques dans les katas, et nous savons tous que les katas furent créés à partir d’expériences de combats des maîtres passés. En situation d’autodéfense, de larges mouvements des deux bras dans des directions opposées sont également une mauvaise idée. Les positions basses et les positions de kamae telles qu’on les voit au cours des compétitions sont tout aussi indésirables. Lors d’un combat réel, il est impératif de masquer ses mouvements. Lorsque j’atteignis un niveau technique plus avancé, je me rendis compte qu’une maîtrise plus précise de ses membres était nécessaire pour réaliser ces techniques. C’est le concept de Kattai (prononcer « queu taille »), qui signifie « parties du corps divisées ou segmentées ». Ce concept est très important et nécessaire à l’accession aux techniques avancées. Il peut être expliqué par exemple en le comparant à un orchestre qui joue un morceau de musique : bien que divers instruments jouent une partition et des notes différentes, l’orchestre dans son ensemble joue la même symphonie. Afin de reproduire les techniques avancées, notre corps doit fonctionner comme un orchestre. Vous allez probablement me dire que nous n’avons que quatre instruments et que nous ne pouvons pas être comparés à un orchestre. Si tel est le cas, vous sous-estimez ce qui est à votre disposition. Les instruments dont vous disposez sont vos muscles (plus de 650) et vos articulations (206). Vous avez à disposition près de 900 « instruments » et la plupart d’entre eux (à l’exception peut-être des os de la tête) sont mobiles ; votre corps est, comme vous pouvez le voir, un très grand orchestre. […]
Comme je vous l’ai indiqué au début de ce billet, je suis souvent enthousiasmé par certains livres, mais aussi très déçu par d’autres, que je revends aussi sec sur le net. Je ne vous recommande sur ce blog que des livres que j’ai appréciés et qui, je pense, peuvent servir à nombre d’entre vous qui désirent avoir un complément d’informations techniques, pédagogiques et de réflexion sur leur pratique. Je ne recommanderai jamais un produit que je ne crois pas pouvoir vous être utile.
A commander chez les bons bouquinistes martiaux ou en ligne en cliquant sur ce lien.
Découvre les autres livres que je te recommande.
Un commentaire
Tout à fait d’accord