Ceux qui ont vu mon documentaire Yi Quan, l’art de l’intention, m’ont souvent demandé combien de temps je suis resté pour réaliser le documentaire, étant donné qu’il y a des images en été et en hiver (on le remarque nettement dans le bande-annonce).
Dans un précédent article, j’ai partagé avec vous le carnet de voyage de mon premier séjour dans le centre martial de Maître Cui Rui Bin. C’était en 2008.
Après être rentré et avoir décortiqué les images, je me suis rendu compte qu’il me manquait des images et des réponses à mes questions d’après-coup. Je ne voulais pas faire un documentaire à demi-mesure. J’ai décidé d’arrêter le montage et de commencer à trouver des fonds pour repartir.
Je savais que je ne pourrais pas partir l’année suivante, étant donné que partir en tournage dans le berceau du Karaté, à Okinawa, était déjà prévu. Donc ce sera pour 2010.
Fin d’été 2010, je pars vivre en Asie. Je m’installe aux Philippines. Après divers tournages sur place, je pars pour la Chine, à Beijing, pour filmer de nouveau l’art de l’intention : Yi Quan.
Je décolle des Philippines avec une température ambiante de 42 °C et j’arrive à Beijing quelques heures plus tard, avec une température de 1 °C. Après m’être installé dans mon hôtel à Beijing, je suis directement allé dans un centre commercial pour acheter plus d’affaires d’hiver. Les entraînements vont avoir lieu en extérieur par ce temps glacial, et cela pendant deux semaines.
Avant d’aller à Tao Lin, au centre de Maître Cui Rui Bin, je me suis baladé dans ce Beijing hivernal, courant de lieu en lieu pour me réchauffer.





48 h plus tard, je prends le train pour rejoindre le centre d’entraînement et j’arrive à 11 h. Je suis heureux de retrouver le maître et certains élèves qui sont toujours là. À 14 h, j’étais en posture de l’arbre : Zhan Zhuang. Pas de repos pour les braves.
À 17 h, fin de l’entraînement. Première après-midi d’entraînement, et c’est toujours un plaisir de pratiquer ici.
Le lendemain matin, à 8 h, début de l’entraînement. 1 h 15 par -1 °C en Zhan Zhuang. Franchement, ce fut un vrai supplice. Je n’arrivais pas à me réchauffer, ni à me concentrer. Le maître est passé me voir plusieurs fois. Il m’a fait enlever les gants et, quand j’ai touché ses mains, elles étaient chaudes. À ce moment précis, je me suis rendu compte que j’avais énormément de chemin à parcourir pour arriver à un résultat bien moins probant. Mon objectif est d’arriver à tenir 1 h 15 en posture, sans gants et sans avoir froid. Un vrai challenge.
Après la posture, c’est le moment de travailler les Shi Li pendant une heure. Ici, il n’est pas question de travailler tous les Shi Li, mais de n’en travailler qu’un seul. Et cette après-midi, je travaillerai le même Shi Li.
La pause de 30 minutes est salvatrice. Comme vous pouvez l’imaginer, le thé vert et chaud m’a fait un bien fou.



Dernière partie du cours avec le travail de la marche liée au Shi Li. Master Cui Rui Bin venait souvent me dire « màn màn 慢慢 » (lentement, lentement). C’est dans la lenteur que l’on peut se rendre compte de toutes les erreurs de mouvement, d’appuis, de verticalité, de transfert de poids de corps, de connexion…
Prendre son temps pour aller plus loin.


Les 12 jours furent rythmés par ce programme qui se répétait deux fois par jour. 6 h d’entraînement journalier, soit un total de 66 heures de pratique. Je n’ai loupé qu’une seule journée d’entraînement. J’ai eu un mal de ventre carabiné. Le maître a même fait venir un ami acuponcteur pour qu’il prenne soin de moi. Sa femme m’a préparé une boisson noire et amère pendant trois jours. Infecte, mais efficace 😉
Etre immobile et ne rien faire sont deux choses différentes.
Je rêve d’un jour où je pourrai repartir au centre, rendre visite à Master Cui et à toute son équipe, et profiter de son enseignement.
4 commentaires
Excellent le Zhang Zhang posture de l’arbre après she le mocabu fa le et jing wu
Excellent le Zhang Zhang posture de l’arbre apres she le mocabu fa le et jing wu
Vous étiez en Chine avec maître Cui Rui Bin qu’elle chance
Oui câétait formidable (y) les entraînements, lâambiance et le maître bien sur.