A travers toutes ces années et ces milliers d’heures d’entraînements, j’ai eu des moments très dur à gérer, tant sur le plan physique d’émotionnel… Mais, c’est dans ces moments de difficulté que la différence va se faire.
Dans cette vidéo, je te raconte l’histoire du cours le plus dur que j’ai vécu, et non, ce n’était pas En Terre Martiale mais en France, à Biarritz.
Quel a été ton cours le plus dur ? Qu’en as-tu retenu ?
Cours de karaté le plus dur
On me demande souvent quel a été le cours le plus dur que j’ai vécu.
Non, ce n’est pas En Terre Martiale, ce n’est pas au Japon, en Chine, au Vietnam ou aux Philippines. C’était en France et à Biarritz.
Petit benjamin-minime, à l’époque il n’y avait pas de championnat de France, il n’y avait des championnats de France qu’à partir des cadets et donc je me disais : « un jour, j’aimerais être avec eux, j’aimerais vraiment porter le coq sur ma poitrine, sur le karatégi et pouvoir représenter mon pays pour des championnats internationaux ».
Pendant la saison 1991-1992, je monte sur le podium des championnats de France cadets, donc forcément je suis sélectionné pour faire partie des équipes de France et surtout pour faire le stage de détection et de sélection pour les championnats d’Europe qui auront lieu à Cascais au Portugal au mois de février suivant, en 1992. Cela, c’est une autre histoire !
Le temps passe, je fais les championnats d’Europe et le cours le plus dur que j’ai vécu, c’est pendant le stage d’été qui se déroulait en même temps que celui de Gilbert GRUSS.
Le matin, on s’entraînait avec lui sur la plage, c’était génial parce que j’adore m’entraîner sur la plage avec le sable, l’eau à côté, surtout quand on finit dans l’eau en train de s’entraîner, à faire des mawashi ou des combats dans l’eau … J’adore ça !
Et l’après-midi, on allait s’entraîner dans une salle, au-dessus du gymnase et cette salle était en parquet, donc pas bon pour mes pieds qui sont tendres et forcément j’avais des ampoules partout ; dès le premier jour je n’avais plus de peau sous les koshi, le deuxième jour ça partait de l’autre côté, forcément, parce que je compensais et le troisième jour j’ai commencé à avoir des ampoules au niveau des talons … Bref ! J’ai fini la semaine en marchant un petit peu comme ça, en faisant vraiment attention et ce n’était pas très agréable.
L’équipe de France, à l’époque, était dirigée par Thierry MASCI, Bernard BILICKI, Claude PETTINELLA et en renfort il y avait aussi Giovanni TRAMONTINI.
J’adulais énormément Giovanni TRAMONTINI parce que je regardais sans arrêt ses VHS par rapport aux championnats du monde en Ippon–Shobu et je trouvais vraiment que c’était un guerrier.
Et l’autre personne que j’adulais et que je regardais sans arrêt dans les championnats, c’était Thierry MASCI, vraiment un OVNI à l’époque ! Je ne sais pas si vous avez eu la chance de voir des combats de l’époque, mais c’était vraiment exceptionnel.
Donc, le stage se passe super bien, c’était vraiment super intéressant, c’était physique mais vraiment très intéressant, très technique, j’ai beaucoup, beaucoup appris.
Pour arriver à mon histoire, le cours le plus dur a eu lieu le vendredi matin.
Pourquoi le vendredi matin ? Non pas parce que c’était la fin du stage, mais parce que la veille un des gars de l’équipe de France s’est fait attraper en train de faire une énorme bêtise … Je ne révèlerai pas ce que c’est parce que ça ne sert rien, il y a plus de 20 ans, donc il y a péremption et en plus cela n’amènerait rien à l’histoire. Bref !
Le lendemain matin ils nous réunissent tous, Thierry MASCI nous regarde et nous dit : « Voilà, vous savez ce qui s’est passé hier soir, ça ne peut pas se passer comme ça, c’est intolérable, vous allez avoir le cours le plus dur de votre vie et je ne veux pas savoir, le premier qui s’arrête, le premier qui veut aller boire, le premier qui pleurniche, le premier qui se blesse, peu importe, le premier qui arrête de s’entraîner et de se donner, il ne sera plus jamais re-convoqué en équipe de France » … Là, il y a eu un blanc général, qui pour moi a duré une éternité, mais dans ce genre de moment, ça dure tout le temps trop longtemps ! Je me disais : « Aïe, aïe, aïe, on va souffrir » et ça a été interminable : ils nous faisaient faire des séries de kihon, des frappes, du travail en ligne contre de multiples attaquants, etc. C’était l’enfer ! On n’avait même pas le temps de boire pendant un cours de trois heures, ils nous mettaient en position de pompes et on faisait des pompes pendant qu’ils étaient en train de montrer l’exercice suivant. Si on fainéantait, il y en avait un qui arrivait par derrière et qui nous mettait des mawashi un peu partout, dans les fesses, dans la tête ou alors, s’il était en face, il nous décochait un yaku dans le buffet … Bref, c’était l’enfer !
On avait zéro moyen de partir, sauf si on voulait quitter l’équipe de France et pour moi, il n’y avait aucun moyen que je quitte l’équipe de France et que je ne sois pas re-convoqué.
Donc pendant tout le cours, je me suis vraiment donné à fond, je n’en pouvais plus, tellement que j’ai poussé la porte, j’ai vomi au pas de la porte et je suis revenu m’entraîner, mais vraiment j’étais mort … J’étais mort ! Je tenais grâce à une seule chose : le mental, le mental ne voulait pas lâcher.
C’est ce que j’ai appris dans ce cours le plus dur : ne pas lâcher.
J’ai appris sur moi, j’ai appris que quand on veut vraiment quelque chose, on ne lâche rien, on va jusqu’au bout coûte que coûte, on y va, on y va, on y va !
C’est dans ces moments-là, les moments les plus intenses, les moments les plus compliqués à gérer, c’est là où on fait des progrès. Ce n’est pas les jours où on va bien, ce n’est pas les jours où tout se passe bien, les jours où on est en forme, les jours où toutes nos techniques passent. Bien au contraire, les jours qui comptent, ce sont les jours où rien ne marche, où on n’est pas dans la sensation, où on n’a pas l’œil … On ne sait pas pourquoi, il y a des jours comme ça et ce sont ces jours-là qui comptent.
Et si on se dit : « Allez, ce n’est pas un bon jour, j’arrête, je m’en vais, je vais faire autre chose » … Non, il faut continuer ! Ces jours-là, il faut continuer, persister.
Il faut persévérer, NINTAI, ne jamais lâcher !
Et toi, quel a été ton cours le plus dur ? J’aimerais bien le savoir !
Alors, laisse ton commentaire juste en dessous, je le lirai bien sûr et je te répondrai.
Allez, à très bientôt … Oups ! N’oublie pas, inscris-toi à la chaîne.
A très bientôt et n’oublie pas d’aller t’entraîner, car pour être un pratiquant, il faut pratiquer !
Ciao.
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Un commentaire
un de mes cours combat rue Daguerre un lundi ou un mercredi. Totalement épuisé. Une horreur.