Je pratique les défenses contre couteau depuis que j’ai environ 14/15 ans, principalement en premier avec le Nihon Tai Jitsu puis à travers Arnis Kali du style Doblete Rapilon. Plus je pratique la défense contre le couteau et plus j’en ai peur.
Non pas une peur viscérale, mais une peur honnête.
Plus j’approfondi mon travaille contre couteau et plus je me comprends qu’il est difficile de s’en défendre.
C’est certainement normal, car plus j’apprends à apprivoiser cette lame vivante, plus je la respecte et vois son danger. Les statistiques démontrent que peu de vivants peuvent témoigner d’avoir vu la lame avant d’avoir été touché. Beaucoup ne sont plus là pour en parler et on ne sait pas s’ils l’ont vu ou pas.
Nos chances face à une lame sont minces.
Mais sans techniques cohérentes, basés sur la réalité du combat, de la survie, on descend nos chances à zéro. La méthode d’entraînement du style Doblete Rapilon, basé sur la combat et non le drill, le sinawali, me donne des clés importantes.
Une technique efficiente travaillée dans une ambiance trop amicale, franchouillarde, ne fera que descendre nos chances de survie dans une situation réelle. La méthode d’enseignement du Doblete va dans ce sens.
On combat comme on s’entraîne.
Le travail à mains nues contre couteau est le dernier recours.
Le côté mental doit être aussi affûté que la lame en face. Il faut le travailler, le développer, aller vers le stress, la gestion du post-conflit, fuir, désescalader, supplier, survivre… (pas forcément dans cet ordre).
C’est pour cela que dans les arts martiaux, la technique, le corps et l’esprit doivent être unis : Shin Gi Tai.
C’est ce que j’essaye de réaliser, d’être en harmonie dans mon corps, ma tête et la technique/les principes. Et si un jour cela m’arrive encore (je ne l’espère pas du tout), j’espère que mon travail de fond me permettra de vous compter cette histoire.
Bahala na (qui vivra, verra).