Après de nombreuses années et tentatives, ce jeudi 3 août 2016,
le CIO a officialisé la participation du karaté aux Jeux Olympiques de 2020 au Japon, avec l’escalade, le skateboard, le surf et le baseball. La fédération mondiale WKF va faire le forcing pour intégrer définitivement l’événement dès 2024.
Cette présentation du karaté en tant que sport olympique tombera pile poils avec le 50e anniversaire des premiers mondiaux de la discipline. En plus, les épreuves se dérouleront au Dai Nippon Budokan, la Mecque des arts martiaux japonais.
Bonne ou mauvaise nouvelle ?
Tout dépend de quel côté l’on se place.
En tant qu’ancien membre de l’équipe de France combat, j’aurais rêvé, à cette époque, pouvoir ne serait-ce que participer à la plus grande manifestation sportive au monde, et représenter mon pays, la France.
Beaucoup de champions du monde regrettent de ne pas avoir eu la chance de remporter le titre suprême. La nouvelle génération aura maintenant cette chance, en 2020. Et tous les athlètes en handi-karaté auront aussi cette chance.
L’olympisme va propulser le karaté en diffusant des images sur tous les téléviseurs du monde, poussant de très nombreux élèves à rejoindre un club. Être un sport olympique est une bonne chose pour les clubs, qui devraient récupérer de très nombreux adhérents, surtout des enfants. Faut-il encore être sûr que les équipes éducatives seront prêtes à les accueillir correctement, et ne se contenteront pas de juste les parquer dans un coin et de transformer un cours de karaté en garderie.
Devenir olympique, c’est aussi avoir l’espoir de percevoir des subventions de la part de l’État.
Le revers de la médaille olympique
Mais devenir olympique, c’est malheureusement aussi peut-être perdre l’identité martiale tant chérie par de nombreux pratiquants. Car, pour nombre de karatékas, le karaté n’est pas un sport, mais un art martial, qui véhicule des valeurs allant bien au-delà des simples performances sportives. D’ailleurs, le fondateur du karaté moderne, Gichin Funakoshi, a estimé que le karaté n’était pas compatible avec la compétition.
Doit-on pour autant être orthodoxe et refuser catégoriquement la compétition et l’olympisme ? Ou doit-on lui laisser une chance de faire ses preuves et de montrer au monde qu’il ne perdra pas son âme, contrairement à d’autres arts martiaux ayant intégré les Jeux ? Espérant que le martial ne sera pas dilué dans un monde de spectacle et de médailles.
Avec l’arrivée du karaté aux JO, on va voir plus nettement la scission entre les clubs sportifs et les dojos. Chacun est libre de faire son choix. Je sais où je me situe. Je ne ferai pas parti d’une délégation olympique, peut-être qu’un jour un de mes élèves le vive, et dans mon coin, loin des podiums, je continuerai à avancer sur la VOIE du karaté, l’art martial.
Pour le futur de notre discipline, j’espère que les jeux olympiques n’apportent que du bon mais je suis comme Saint Thomas : « Je ne crois que ce que je vois« .
A savoir si je serai au Dai Nippon Budokan en 2020 : je l’espère. J’ai 3 ans pour mettre de l’argent de côté pour vivre cet événement sportif unique. Pourquoi vouloir y aller ? Je n’ai pas envie de me lever tous les jours à 3h du matin pour tenter d’apercevoir des mini-morceaux des championnats que les chaînes voudront bien diffuser.
Qui vivra verra.
Et toi, qu’en penses-tu ? Bonne ou mauvaise nouvelle ?
2 commentaires
Le karaté olympique à était un rêve pour nombreux d’entre nous ( je me rappel dans les anciens passeport de la Fédé ou il y avait une page Jeux Olympique pour les résultats)
Le Karaté Olympique comme tu dit va mettre un coup de projecteur sur notre discipline c’est a nous de véhiculer nos valeurs et de Montrer la voie de notre Art Martial a nos élèves.
En ce qui concerne la scission entre les Dojo Martial et Dojo Compétition elle est déjà présente.
Je pense que les 2 pratiques peuvent cohabiter ensemble et non s’opposer. Tu en es la preuve ancien compétiteur tu continue a suivre la voie des Arts Martiaux
La compétition n’est pas une fin en soit.
J’ai été compétiteur (loin très loin de ton niveau) et je continue a suivre les compétitions de pars mon métier
Mais aussi je suis toujours dans ma recherche Martial, et ce grâce à mes professeurs qui m’ont ouvert a toute les facettes de notre art martial.
C’est exact Cédric, je me rappelle maintenant de cette page de résultat pour les JO. Cela nous rajeunis pas.
Oui la scission existe déjà et je pense qu’elle va s’agrandir. Il y aura toujours des pratiquants traditionnels, moi en l’occurence, même si je dois être dans l’ombre de la compétition. Ce n’est pas grave, je ne m’entraîne pas pour le gloire des JO mais pour mon plaisir et épanouissement personnel.
A bientôt