Les coups de poing en Yi Quan avec Michel Tournerie
Dans cet épisode N°3 sur 4, Michel Tournerie va vous expliquer comment générer de la puissance dans le coup de poing grace au travail du buste.
REGARDE le documentaire sur le Yi Quan filmé en Chine chez maitre Cui Rui Bin. Et aussi dispobible sur DIGITAL
Retrouvez Michel Tournerie sur son site Binh Dinh Toulouse.
Retranscription de la vidéo : Coup de poing du Yi Quan
Salut à tous. Aujourd’hui, on va parler des coups de poing dans le Yi Quan.
Le Yi Quan a ça de particulier que c’est un style de Kung-fu où il y a très peu de coups de pied, par contre sa grande spécificité réside dans les coups de poing qui sont donnés d’une manière un peu particulière et c’est ce que l’on va voir aujourd’hui.
En Yi Quan, les coups de poing ont ça de spécifique que l’on utilise très, très peu le piston du bras et le travail du triceps, comme dans beaucoup d’Arts Martiaux traditionnels.
Ce qui va donner la force dans le coup de poing en Yi Quan, c’est le rôle que joue la taille, donc il va être très important de faire travailler cette taille et notamment d’acquérir de la souplesse, de l’amplitude sur ce mouvement de rotation et c’est ce que l’on va voir maintenant.
D’abord, on a un premier travail pieds parallèles, le bas du corps est exactement comme quand on est en posture et on va simplement frapper devant, au niveau de son propre nez, en essayant d’étirer son épaule, d’ouvrir au maximum ; l’autre poing vient dans le coin de l’oeil, du visage et on va enchaîner les coups de poing comme ça, très lentement. Il est très important de faire un travail lent au début, toujours pareil en sensation, pour s’auto-corriger et aussi pour bien sentir où est-ce que l’on on a des défauts. Là, une fois que j’arrive en bout de course, je vais checker : mon épaule est un peu trop haute, je la descends, je corrige et j’enchaîne, 1, 2, 3 … Au début on peut travailler en continu, ensuite on va faire des enchaînements de trois coups de poing pour donner un petit peu plus de rythme : 1, 2, 3, 1, 2, 3, 1,2, 3 … Point important dans cet exercice-là : garder les hanches bien fixes ; c’est la taille qui tourne, ce ne sont pas les hanches qui tournent, les genoux sont fixes, les hanches sont fixes. C’est pour ça qu’il est utile de se rappeler des recommandations qu’on a vues dans le Zhan Zhuang, à savoir garder les genoux serrés, les pieds pas trop écartés et le bassin bien en rétroversion ; ça va permettre de fixer le bas, tout ce qui est en dessous de la taille ne bouge pas, votre force sera d’autant plus grande que le bas du corps sera fixe et c’est la taille qui va faire la rotation qui va faire tout le travail.
Donc 1, 2, 3, 1, 2, 3 …
Ensuite, une fois qu’on a bien le mouvement, on peut aller un petit peu plus vite mais encore une fois, avant d’aller vite, pensez travail lent et surtout je vais chercher l’extension au maximum, j’ouvre l’épaule au maximum, un peu comme si je voulais projeter mon coude vers l’avant.
Peu importe ce qui se passe en-dessous, je pense surtout à mon coude, à mon épaule et à mes hanches qui ne bougent pas. Alors, quand je le fais vite, vous avez l’impression que mes hanches bougent, en fait elles bougent un petit peu parce que ce sont les hanches qui vont quand même générer le mouvement et projeter le poing.
Une fois qu’on a fait ce travail pieds parallèles -ça fait aussi partie de la progression traditionnelle en Yi Quan-, on va passer en posture de combat.
Donc ici, un pied d’écart entre les deux pieds, c’est toujours le point de repère, on va descendre légèrement sur les jambes, pas trop parce que sinon ça devient vite pénible et surtout de façon à pouvoir basculer le bassin ; encore une fois, l’étirement de la colonne vertébrale est primordial et on va faire le même travail que précédemment : 1, 2, 3 … Toujours en essayant de garder le bas fixe, de fixer les genoux.
Donc là, avec un pied en avant, forcément sur le poing arrière c’est un petit peu plus dur, je vais essayer d’aller chercher loin et c’est là que va intervenir le travail de la taille, dont il faut développer la souplesse.
Petit truc qui peut vous aider : quand vous faites ce travail, n’imaginez pas que vous frappez quelque chose de très dur où vous mettez beaucoup de force, recherchez toujours le relâchement. Une image qui est souvent donnée par les Maîtres en Chine, c’est que la main est fermée comme si on tenait un oiseau, il ne faut ni le laisser s’envoler, ni l’écraser, donc le poing est fermé, mais de cette façon ; on ne sert pas trop le poing, sinon ça peut générer une contraction dans tout le bras, du coup votre mouvement sera ralenti et vous allez perdre de l’amplitude, alors qu’au contraire on cherche à relâcher pour sortir cette épaule et aller chercher loin. D’accord ?
Une fois que vous avez acquis ce travail pieds parallèles et en position de combat, vous pouvez rajouter le travail de déplacement, le travail autour d’un sac ou d’un poteau -comme on l’a fait ici parce qu’on n’a pas vraiment de sac mais on peut tourner autour !-, vous pouvez rajouter tout le travail de déplacement une fois que vous avez acquis le travail en statique.
Mais d’abord l’important, comme toujours en Yi Quan, c’est d’y aller progressivement, de ne pas chercher à brûler les étapes et de bien acquérir, par le travail lent, les mouvements de façon à les faire correctement.
J’espère que cette vidéo vous a plu. Si c’est le cas, « like » et retrouvez-nous sur « IMAGIN’ ARTS » pour d’autres vidéos sur le Yi Quan. A bientôt !