Le rôle d’un enseignant d’arts martiaux n’est pas d’être assis sur sa chaise à crier des ordres et frapper ses élèves avec une canne ♿️ Son rôle est d’être devant pour montrer la voie, les motiver, leur donner un exemple ❤️ mais aussi se retourner et faire en sorte qu’ils suivent le bon chemin 🤝
Au final, il y a des animateurs, des enseignants et des éducateurs.
Etre un sensei c’est un tout. J’en côtoie de nombreux ayant ces 3 compétences. J’en ai rencontré de nombreux durant mes voyages en terre martiale et à chaque fois que je les revois en stage, je suis sous leur charme.
Un sensei aura ces 3 compétences, non pas tout le temps mais il passera de l’une à l’autre aux moments opportuns.
Animer un cours
Être un animateur est à mon sens, une personne qui dirige un cours, une activité. Son but sera d’être un bon chef d’orchestre, un bon réalisateur qui dirigera son cours avec brio et surtout sans perte de temps ni d’intérêt.
Pour faire un parallèle avec un cours de Karaté, Arnis Kali, etc.. nous sommes dans la gestion du planning du cours. Les 10 premières minutes, je vais faire l’échauffement après la salut. Ensuite, je vais enchaîner avec tel exercice qui m’amènera à un autre. Et ainsi de suite. C’est tout bêtement la construction d’un cours.
Un bon animateur sera celui qui sait bien construire ses cours. Il sait QUOI enseigner et dans quel ordre.
Enseigner
Être un enseignant, c’est encore à mon sens (je préfère préciser pour les trolls), une personne qui a la capacité de transmettre un enseignement. Il a les qualités techniques et pédagogiques pour que la personne en face de lui puisse comprendre l’objectif et tende vers celui-ci. Il a le savoir-faire qui facilite l’imitation gestuelle et un sens de la transmission visuelle et orale.
Dans un cours, cela reviendra a non pas QUOI enseigner mais à COMMENT enseigner.
Comment démontrer, expliquer cet exercice pour qu’ils comprennent, pour qu’ils y arrivent ? C’est dans tous ces outils pédagogiques que l’enseignant va devoir puiser pour arriver à ses fins : que les élèves suivent le chemin proposé vers l’objectif défini à l’avance.
Eduquer
Etre un éducateur (ai-je besoin de le préciser une nouvelle fois ?) est être à côté des autres pour les accompagner, les guider, les consoler, les motiver, les faire sortir de leur zone de confort… Être éducateur demande de l’empathie pour autrui et surtout un travail de longue haleine.
Dans un cours, c’est savoir quand poser une question à quelqu’un qui n’est pas en forme pour savoir si tout va bien, c’est savoir remettre dans les rangs un manquement aux consignes, c’est savoir écouter après un cours les besoins et d’en prendre note, c’est aider des jeunes en difficultés à se surpasser, à se sentir bien dans le dojo et surtout être en confiance avec leur sensei. Sans ces étapes, nous ne pourront pas passer au réel objectif : donner les clés pour aller vers sa propre évolution.
Qu’ils puissent apprendre par eux-même à pêcher et non à attendre qu’on les nourrisse tous les jours. Si on tend vers un enseignement de compétences, on éduque les personnes à être, peut être un jour, LIBRE. On les amène tranquillement sur le chemin du Shu Ha Ri.
Si l’on arrive à « créer » des pratiquants libres alors on peut dire que l’on est un éducateur. Tel un parent qui éduque son enfant.
Passer de la « case » animateur à enseignant puis à éducateur ne fait pas d’un claquement de doigts. Cela s’apprend. Pour cela, il faut se former, avoir l’envie de continuer à apprendre pour nous aider à mieux transmettre notre message, notre passion. Se créer sa propre formation continue et savoir se faire aider par les personnes qui sont devant nous.
Etre un animateur, enseignant ou éducateur, c’est aussi savoir que l’on ne sait pas tout, que l’erreur est humaine et que c’est elle qui nous fait grandir quand on s’en sert de moteur de progression. Sur quoi, comment et pourquoi j’ai échoué ?
C’est aussi d’accepter de « perdre » des élèves parce qu’ils ont trouvé une autre personne sur leur chemin. Cela coupe l’égo du sensei. C’est surement la tâche la plus compliquée, elle demande de l’abnégation. Si c’est son choix, on ne peut que lui espérer que ce soit le bon. Si on a bien fait son « boulot » avant, cette personne gardera de formidables souvenirs de son chemin avec vous.
Etre un sensei, c’est être compétent par rapport au différents publics, avoir envie de PARTAGER et savoir comment le faire.
Quoi enseigner est la question principale d’un animateur.
Comment enseigner est celle d’un enseignant.
A-t-il compris le message est celui de l’éducateur.
Même si d’abord je suis un pratiquant, un budoka, ma deuxième passion est de passer le flambeau et pour cela je continue à apprendre (techniquement et pédagogiquement), à m’instruire pour aider les autres (pour inspirer ma pratique et fortifier mon enseignement). Je ne suis qu’un petit maillon sur une longue chaîne.
Bon Keiko à tous.
5 commentaires
Difficile de trouver les mots… tu passes tellement de temps à (essayer de) nous transmettre ton savoir et tes découvertes…et pour ma part je suis admiratif de ton travail et de ton enseignement…sans pour autant y consacrer tout le temps qu’il le mérite.
Il est clair que le contenu ne fait pas tout…tout comme la pédagogie et je pense que la « personnalité » du senseï et des participants ont un rôle important à jouer.
On peut déjà te remercier de tenter de transmettre ton savoir et tes intuitions car nombreux sont ceux qui se taisent par crainte, timidité ou flemme.
Je ne sais si je vais continuer à pratiquer, mais vous êtes un modèle. Merci!
Et pourquoi voudrais-tu arrêter ?
Comment exprimer ma reconnaissance envers votre générosité ?
Simplement merci de nous rappeler sans cesse les vertus et préceptes du karaté par votre attitude, votre force de travail et votre sens aiguë du partage. Vous êtes le senseï à suivre absolument .
Mes débuts tardifs et mon âge actuel m’importent tellement peu au regard de l’engouement que vous distillez.
J’espère pouvoir suivre un de vos stages : je suis loin de « votre club » mais qu’importe, je sais que ce jour viendra.
Amicalement
Bonjour et merci beaucoup pour ce message qui me réchauffe le coeur et me motive à continuer à partager ma passion.
A bientôt sur les tatamis et même si loin, je fais de stage un peu partout en France, on se rencontrera peut-être à cette occasion.
Belle continuation.