L’autre jour, j’ai entendu un responsable académique dire : « Le but final du sport, c’est de marquer des points. » Franchement ? C’est vraiment ce qu’ils veulent transmette aux jeunes ?

Alors tous ces enfants qui prennent confiance, qui trouvent leur place dans notre société, qui apprennent à se relever… on les oublie ?
Moi, je pense à mon fils. Il fait du rugby. Et oui, il y va pour marquer des essais. Mais ce qu’il apprend vraiment, c’est autre chose :
- à se dépasser,
- à travailler en équipe,
- à gagner avec les autres,
- à perdre avec fair-play.
- À endurer les entraînements dans le froid, sous la pluie, sans se plaindre.
Oui, le score du match compte pour lui aujourd’hui.
Mais ce qui comptera demain, c’est ce que ça construit en lui. Il y a des jours où l’on gagne, et des jours où l’on perd. Comme dans la vie.
Et attention : je ne dis pas qu’il ne faut pas faire de compétition. Bien au contraire. C’est un excellent moteur. Une vraie source de motivation, de progression.
Mais ça ne doit pas être le « end game » (but final).
En tant qu’enseignant sur le tatami, on doit se poser la vraie question : Veut-on leur transmettre seulement l’envie de marquer des points… ou l’envie de se dépasser, de progresser, de grandir ?
Le sport ne s’arrête pas à la ligne d’arrivée. Le karaté, c’est pareil. Ce n’est pas juste une affaire de points ou de podiums. C’est un chemin. Un dojo, ce n’est pas qu’une arène. C’est un lieu où l’on apprend aussi à travailler avec l’autre, à canaliser son tempérament, à respecter un cadre…
Ce n’est pas la médaille qui compte à mon avis. C’est l’élève qui rentre chez lui un peu plus fort à l’intérieur.
Je me souviens d’un échange avec Kinjo Takashi sensei, à Okinawa. Il m’a dit : « Le but, ce n’est pas de gagner… c’est de ne pas perdre. »

Ne pas perdre son calme, ne pas perdre ses valeurs, ne pas perdre qui l’on est.
Alors non. Le sport, ce n’est pas fait pour marquer des points. C’est fait pour ne pas se perdre dans la vie.
C’est mon avis. Et toi ?