Dans cette nouvelle vidéo de la série Jeudi Karaté, je t’explique pourquoi il doit arrêter de m’attaquer en Oi Zuki !
Dans la majorité des vidéos de cette série, je m’attache à te présenter des défenses contre diverses attaques. Que ce soit en Oi Zuki, coups de pieds mais aussi des saisies, des étranglements… Il est important, à mon sens, de varier les attaques pour enrichir nos défense de karaté, de sortir de la zone de confort du Oi Zuki.
Rappel : comme d’habitude, c’est MON point de vue sur un sujet en particulier et qui n’engage que moi. C’est une réflexion parmi tant d’autres que je partage avec toi et les autres lecteurs.
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Arrête de m’attaquer en Oi Zuki !
Traditionnellement, en Kihon Ippon Kumite, il descend Hidari Gedan Barai, il annonce la technique : Oi Zuki Jodan, Oi Zuki Shudan, Mae Geri, Mawashi Geri, Yoko Geri…
Après on passe en Ippon Kumite, on est en garde tous les 2, en Jyu Ippon on se déplace, mais le Oi Zuki est une technique que l’on fait tout le temps, à tous les niveaux. Malheureusement, c’est une technique qui n’arrivera jamais par exemple à l’extérieur du dojo. Personne ne se fera attaquer en Oi Zuki. Cela n’existe pas. Avoir quelqu’un qui vous attaque en Oi Zuki c’est très bien au dojo pour apprendre quoi ? Pour apprendre à ne pas avoir peur, apprendre à gérer ses déplacements, apprendre à être dans le temps, mais c’est tout. Après, il faut changer les attaques. Par exemple, il peut m’attaquer avec une saisie suivie d’un crochet, en double saisie et coup de tête, en low kick, saisie d’une manche, des saisies où je tire, des saisies avec poussées… Il faut travailler tout ça. Ce sont des techniques qui existent dehors et que l’on ne fait quasiment jamais au cours parce que l’on se bloque à attaquer notre partenaire en Oi Zuki. Si on passe 99% de notre temps à s’entraîner contre des attaques qui nous serviront jamais en dehors du dojo, personnellement, je ne vois pas d’intérêt. Je préfère passer 99% de mon temps à m’entraîner contre des attaques qui peuvent arriver et que j’espère qu’elle n’arrive jamais.
Je ne suis pas contre le côté traditionnel, il faut y passer surtout au début quand on est débutant. Il attaque, absorption, frappe, je ressors, c’est très bien. Il faut passer par là. Mais après il faut en sortir, il faut pas rester figer. Sinon vous rester figer dans quelque chose qui n’évoluera jamais. Et vous, vous n’évoluerez jamais dans votre karaté et il ne pourra être efficace que sur un tatami, que contre un partenaire qui vous attaquera avec des techniques codifiées et le reste, vous ne serez pas quoi faire.
7 commentaires
interessant, a condition de ne pas sortir soi meme du karate et se mettre a faire du n’importe quoi contre du n’importe quoi
Je suis très content de lire ce genre de choses, parce que c’est un avis que je trouve très équilibré (le tradi c’est utile) et très lucide (il faut savoir sortir du tradi).
A mon sens, et contrairement à ce qui est dit dans certains commentaires, la question posée par Lionel Froidure ne concerne pas l’efficacité du Oï-zuki, mais ce que défendre contre cette attaque apprend à uke.
Si on fait abstraction des questions d’héritage, de tradition, etc, Oï Tsuki c’est quoi?
Une attaque rectiligne, faite en avançant, avec le buste de face, en tournant le poing et en utilisant les hanches. En Kihon-Ippon-kumite, cette attaque est faite en laissant le bras tendu, ce qui permet à uke de réaliser assez facilement des contres, des arm-locks, et toute technique assez élaborée (une technique de défense où on se paie le luxe d’effectuer un temps préparatoire est une technique élaborée).
L’intérêt pédagogique est indéniable : j’ai pu tester lors de cours de self-défense que mes 10 ans de karaté me permettaient de bouger sur des attaques à bout portant alors que les autres pratiquants en étaient totalement incapable, plantés dans le sol face à l’attaque comme des lapins dans la lumière des phares.
En revanche, s’en tenir là c’est se bloquer un niveau que Maître Plée appelait le niveau « neuneu ». Si on ne dépasse pas le niveau de riposte sur oï-zuki (et de toute attaque unique d’ailleurs), on est incapable de faire face à une série de coups , ou à des attaques comme maïte zuki, en yori-ashi, par exemple.
Je regrette d’ailleurs que le Kihon-ippon-kumite n’inclue pas des enchaînements d’attaque, parce que répondre à une attaque codifiée finit par ne plus apporter grand-chose sur le plan martial, à la longue.
Même si ma pratique me conduit à m’intéresser maintenant davantage aux disciplines de self-défense, avec du karaté-contact pour le cardio et les réflexes (je reste aïkidoka pour la pratique traditionnelle), je garde un profond respect pour le karaté traditionnel.
Attention toutefois à l' »illusion martiale » qui consiste à croire que parce qu’on est gradé en karaté, on est capable de se défendre.
Je connais un 4° dan de karaté qui, il y a deux ans, s’est fait casser la figure sur le bord de la route à la suite d’une banale altercation d’automobilistes. Ce qui m’a posé de gros problèmes, ce n’est pas qu’il ait eu le dessous et n’ait pas défoncé ses agresseurs (le combat est quelque chose de toujours aléatoire.: l’entraînement permet d’améliorer statistiquement ses chances, mais on n’est jamais sûr de gagner).
Ce qui me gène dans cette histoire, c’est que quand mes camarades et moi en avons discuté avec lui, il était tout étonné de découvrir que dans la vraie vie, ce n’est pas comme au dojo, « surtout quand on ne voit pas venir l’agression ».
Je dois avouer que cet incident m’a beaucoup perturbé, et fait réfléchir sur le sens de ma (de mes) pratiques…
Merci Tri TRANG CONG pour ton commentaire et ta réflexion sur le sujet.
Effectivement, certain sont passé à côté du sujet. Le cas de ton camarade qui c’est fait casser la gueule n’est pas le premier et ne sera pas le dernier. On est malheureusement pas à l’abri et surtout pour ceux qui n’envisagent pas des attaques autres que celles des entraînements codifiés.
Bonne continuation à toi.
Lionel
Salut Lionel, en stage le we dernier avec Didier Lupo il nous a fait exactement la même réflexion lors de notre travail sur les bunkaï.
Comme quoi t’es pas le seul sur cette voie.
Amitié
Salut Jean-Christian.
Oui je sais bien que je ne suis pas seul et bien heureusement 🙂
A bientôt
Lionel
Salut,
C’est intéressant comme approche, ça ouvre les portes du réalisme à la tradition d’une certaine façon. On peut le voir comme une application de certaines techniques traditionnelles à des situations d’agression/défense.
Je pense que le travail traditionnel et l’approche auto-défense ne sont pas incompatibles, au contraire. Il faut peut-être revenir à ce que nous dit Gishin Funakoshi pour voir que l’un et l’autre sont liés et correspondent à des moments différents dans la vie du Budoka. On peut le voir par exemple avec certains des 20 principes du karate :
– Pas de première attaque en karaté.
o (on est donc dans l’auto-défense)
– Change en fonction de ton adversaire.
o (il faut s’adapter à la situation de combat et ne pas s’attendre à toujours voir venir des choses connues…)
– Passé votre foyer, 1 million d’ennemis attendent.
o (en dehors du dojo on va rarement se retrouver dans un combat à la loyale… une agression arrive sans prévenir et il n’y a pas de temps de chauffe…)
– Le kata doit être exécuté strictement, en combat c’est une autre chose.
o (le travail traditionnel est bon mais il faut ensuite être capable de l’adapter à la situation de combat qui se présente et s’impose à nous)
Merci Lionel pour tes vidéos et tes leçons.
Karim
Bonjour Karim,
Je suis d’accord, le traditionnel n’est absolument pas incompatible avec le goshin, l’important est la façon de s’entraîner vers tel ou tel aspect du karaté. Il existe de nombreuses façons de le pratiquer : sport, budo, self, compétition… A chacun sa forme d’entraînement mais au final, c’est du karaté.
A bientôt et merci pour ton commentaire
Lionel