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Le travail au-delà du talent

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Avoir du talent, c’est par exemple avoir une aptitude à faire du karaté. C’est une capacité, un don remarquable en combat (par exemple), et c’est une personne que l’on caractérise de « douée ».

Avoir du talent est une chose ; avoir de la persévérance vous aidera à aller beaucoup plus loin.

De nombreuses fois, j’ai eu des élèves « doués » dans mes cours de karaté. Je n’avais qu’à montrer une seule fois le mouvement pour qu’ils le comprennent. Le rêve de ne pas avoir à répéter toujours les mêmes consignes. Mais avec le temps, ils se trouvaient face à une difficulté et celle-ci devenait la raison de leurs abandons.

Même si le talent est indispensable pour atteindre des sommets, sans le travail continue de ce talent, celui-ci est gâché !

Beaucoup pensent que les grands maîtres et experts sont talentueux. Ils ne l’étaient pas forcément. Ce que les gens voient, c’est le résultat final de décennies d’entraînement. Ce qu’ils ne voient pas, ce sont les nombreux échecs qui ont jalonné leur parcours.

Le chemin de l’impatience est toujours le mauvais chemin / Kyuzo Mifune

Laisse-moi te raconter une histoire. Pour l’anonymat de la personne concernée, je tairai son prénom. Dans cette histoire, il s’appellera Marc.

Marc est arrivé dans mon club tout jeune. Si mes souvenirs sont bons, il devait avoir huit ans. C’était un enfant comme les autres. Il se cherchait, pas latéralisé, en manque de repères et de fermeté parentale ; c’était un enfant roi. Marc n’était absolument pas doué pour le karaté. Je devrais même dire qu’il était bien plus nul que la moyenne. Un enfant dissipé et pas doué. En septembre de la saison suivante, ses parents le réinscrivent. J’espérai qu’il ne revienne pas, après avoir échoué au passage de grade en juin. Mais Marc est de nouveau sur le tatami, et je vais faire avec, et continuer à lui apprendre. Je suis là pour enseigner à ceux qui veulent apprendre, et je découvre qu’il persévère malgré les obstacles. Et, en fin d’année, il comprend qu’il faut travailler dur pour qu’il y arrive. Petit à petit, il fait son bonhomme de chemin et commence à rappeler aux autres enfants les règles de conduite dans le dojo.

Marc n’était pas quelqu’un qui avait du talent !

La persévérance est la noblesse de l’obstination / Adrien Decourcelle

Les années passent et, 10 ans après, il est toujours dans les rangs. Il est à droite, avec les anciens. Il est ceinture noire. Il avance doucement, mais sûrement.

Cinq ans après, il devient instructeur et, quelque temps plus tard, il ouvrira un club. Aujourd’hui, je suis fier de lui, de ce qu’il a accompli, de ce qu’il fait, et sûrement de ce qu’il fera demain. Le dojo et le karaté sont devenus sa voie. Il enseigne et continue à toujours s’entraîner, pour pouvoir amener de nouvelles choses à ses élèves.

Cet enfant dissipé et en manque de repères a trouvé dans le karaté un sens à sa vie. Il n’était pas « doué ». C’était, et c’est toujours un travailleur, un acharné de l’entraînement. Il a appris à apprendre pour progresser. Quand les autres apprenaient l’embusen d’un kata en un mois, lui, il lui en fallait trois. Et, avec le temps, les enfants talentueux se sont retrouvés face à leurs premiers obstacles, et n’ont pas su les franchir. Lui, il a fait comme d’habitude : il a continué à travailler durement pour le franchir. C’était un obstacle comme tous les autres, qu’il a gravi comme les précédents.

La plus grande qualité de Marc est de travailler pour y arriver. Travailler dur peut remplacer le talent, mais le talent ne remplacera JAMAIS le dur labeur. Je pense que la clé de la longévité sur le tatami, et dans tous les autres domaines de la vie, se situe dans le travail acharné et la persévérance.

Marc représente à lui tout seul le concept de Nintai Shinnen : patience, persévérance et endurance.

Tomber sept fois et se relever huit / 七転八起 –

Le monde est parsemé de gens talentueux, et ce n’est pas pour autant qu’ils réussissent au dojo (ou dans la vie). Si tu es professeur, tu as dû voir des enfants doués arrêter.

Ceux qui allient talent et travail acharné deviennent des génies, des légendes, des mythes.

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Lionel Froidure

Fondateur de Imagin' Arts - CN 6ème Dan Karaté - CN 6ème dan Arnis Kali - Professeur diplômé d’état DEJEPS - Instructeur Arnis Kali 3ème degré WADR - Enseignant au Blagnac Arts Martiaux - Ma citation : "Pour être un pratiquant il faut pratiquer. Alors pratiquons. » - J’adore partager mes connaissances pour vous permettre de progresser que ce soit au dojo, en stage et bien sur dans le Club Vidéo.

3 commentaires

  1. Salut Lionel. Voici une philosophie à transmettre au plus grand nombre. On est tous confronté un jour ou l’autre à la persévérance ou plutôt au manque de persévérance, la notre ou celle d’autrui. Tu as raison, c’est sans doute là une des clef de la réussite. Le talent est à même de mettre sur les rails, mais sans le travail et la persévérance, son épanouissement sera limité. Bien sûr, n’idéalisons pas de trop le pouvoir de la persévérance et du travail, hélas d’autres obstacles peuvent se mettre au travers du chemin et barrer la route au plus talentueux ou au plus persévérant. Il est des situations où toutes les compétences du monde ne suffisent pas pour passer un cap, mais cela fait partie évidemment des hasards de la vie. Nous avons tous (ou presque) connu des gens talentueux qui peinaient à réussir, voir qui n’ont jamais réussi à s’imposer dans le domaine pour lequel ils avaient pourtant un don réel, qu’il soit karateka, peintre, musiciens ou artisans, il n’y a pas forcément de place pour tout le monde (pour le sport, j’entends bien sûr pour le haut niveau sportif, bien sûr rentre en compte après la victoire que constitue déjà le dépassement de soi qui n’est pas toujours récompensé par une médaille). Je ne saurais dire avec certitude si notre société actuelle en est la responsable, mais il me semble plus difficile aujourd’hui de réussir (même avec son talent en renfort) qu’il ne l’était il y a quelques décennies en arrière, bien sûr, je m’écarte un peu de la voie martiale pour cette petite analyse complémentaire…

  2. Merci pour ton acharnement à nous faire réfléchir sur nos pratiques Lionel. Ce que tu dis dans cet article est tellement vrai. Nous avons tous eu des élèves qui abandonnent alors qu’ils étaient tellement prometteurs et des élèves qui sont toujours là des années plus tard. Je pense qu’en tant qu’enseignant nous avons le devoir d’être équitable dans nos cours et notre transmission, c’est tellement séduisant de se concentrer sur ceux qui réussissent du premier coup que l’on peut oublier les derniers au fond de la classe… Lorsque l’on côtoie des experts dans un stage, l’on se rend compte que ceux-ci portent leurs attentions sur tous débutants, avancé s et confirmés ! Au fond ce qui est important c’est l’individu et non sa ceinture ou ses performances.

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