Comme je te l’ai expliqué dans une de mes précédentes vidéos, il est important de ne pas se limiter à se faire attaquer en Oi Zuki. Je peux par exemple, me défendre sur des saisies.
Il en existe de toutes sortes : saisie de poignet, saisie de revers, saisie de manche, saisie de col…
Mais il y a un problème dans l’exécution des saisies
Jamais des saisies neutres !
Sensei Roland Hernaez en a encore parlé lors du Imagin’ Arts Masterclass. On doit aller avec l’attaque.
Bien sur, on retrouve cet ajustement aux saisies dans toutes les écoles martiales. Maître Lee Chang Soo donnait aussi ce conseil lors du tournage du documentaire en Corée du Sud. Vidéo partagée sur mon compte Twitter @lionelfroidure
Conseil de maître Lee Chang Soo #hapkido #enterremartiale #documentaire #ArtsMartiaux
— Lionel Froidure (@lionelfroidure) 20 décembre 2016
Mais aussi, il donnait le même conseil lors du masterclass (à 1 minutes 43)
Donc jamais neutre ! Pour être plus explicite, je vais prendre quelques exemples.
Tori vient me saisir le poignet en avançant d’un pas. Jusque là tout va bien. Mais là où est le problème, c’est qu’il reste statique en attendant ma défense. Dans une situation d’agression, la personne qui me saisira le poignet va n suivant m’attirer vers un endroit plus sombre, me maintenir pour mieux me frapper…
Une autre situation. Il me saisie le col et il reste figé. La logique voudrait qu’il me mette un coup de tête ou un crochet au visage.
Il saisie mon revers et encore une fois, il reste planté là à attendre alors qu’il devrait tenter de me caler contre un mur, de me pousser dans les bras de son complice qui se trouve derrière moi.
Il m’étrangle de façon statique. Si c’était moi qui devais étrangler quelqu’un, je le plaquerai contre un mur pour que mon étranglement à deux mains soit plus efficace.
J’espère que ces exemples sont assez explicite pour te faire comprendre que les saisies ne seront jamais neutres, jamais statiques.
Bien sur, on commencera à étudier les diverses possibilités de défense en forme statique. C’est de l’apprentissage.
Ensuite, après de nombreuses répétitions en statique, il faudra obligatoirement passer en forme dynamique ou mon partenaire me « bousculera » pour me mettre dans une situation plus complexe. Je agirai en prenant en compte la situation, la poussée ou traction du partenaire et essayerai de réagir avec la bonne défense.
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Un commentaire
Comme toujours Lionel Froidure secoue très judicieusement le cocotier des habitudes 😉
Il est indispensable, si on ne veut pas pratiquer quelque chose de totalement inapplicable en dehors du dojo, de se demander pourquoi on saisit…
Comme tout le monde, j’ai appris la « signification » de la saisie par rapport au sabre (quelqu’un en a parlé dans les commentaires), mais dans une situation moderne, à une époque où le port du sabre est chose rare, je crois qu’il faut aller un peu plus loin. Et dans une confrontation à mains nues, je ne vois pas ce que le sabre a à voir là-dedans.
Les aikidokas ont aussi construit une belle notion: la sollicitation.
En tant qu’aikidoka, je suis sensé pouvoir faire en sorte que mon partenaire me saisisse en dirigeant ma main vers son centre. Mais face à quelqu’un qui fait ça, un karatéka ne va jamais saisir ce poignet, mais le dévier pour frapper…
La sollicitation est pour moi un moyen de justifier des situations d’études. Car la plupart des saisies sont surtout, selon moi des situations d’études, faites pour apprendre à ressentir ce qui se passe chez l’autre, et surtout dans son propre corps…
Si on travaille sur des saisies plus réalistes comme muna dori, la saisie du col, il ne faut pas oublier que se faire saisir, dans la vraie vie, résulte d’un manque de vigilance: quelqu’un qui nous saisit au col aurait aussi bien pu nous frapper au visage. Dans un cas comme celui-là, la sollicitation est une notion absurde: en aucun cas je ne vais laisser volontairement quelqu’un me saisir par le col. En définitive, je crois qu’il faut, en toute situation, faire preuve de bon sens et ne pas faire quelque chose « parce que c’est comme ça »…