Avant de partir en Corée du Sud pour filmer mon dernier documentaire sur l’Hapkido et le Sonumudo, à paraître fin mai 2017, je me suis plongé dans la lecture de ce « petit » livre.
Raphaël Couet : jeune maître d’Hapkido
J’avais déjà rencontré Raphaël lors de sa venue à Toulouse pour de la Nuit du Shaolin, mais on n’avait pas vraiment eu l’occasion d’échanger plus que ça. Je savais que c’était quelqu’un de talentueux de par ses prestations sur le tatami. Je savais que c’était quelqu’un de bien de par les mots d’un de ces élèves, un ami : Nicolas Happ (enseignant Hapkido JJK au Shaolin Toulouse).
Ce fut donc avec plaisir de découvrir le parcours de cet homme en quête de remise en question, de sincérité, d’apprentissage, de respect et de fidélité auprès d’un grand maître dans le pays originel de son art, c’est avec seulement une page de magazine dans sa main qu’il est parti en Corée du Sud rencontrer celui qui deviendra son maître : LEE Chang Soo.
Quand l’élève est prêt, le maître apparaît. Tao Te King
J’ai beaucoup apprécié son histoire, ses anecdotes… J’ai ressenti au fil des pages, l’homme décrit par Nicolas. Ce n’est qu’en août dernier, en Corée du Sud, que j’ai eu le plaisir de passer du temps avec lui. Les mots dans ce livre et ses actes ne font qu’un. C’est agréable de rencontrer et de passer du temps avec une telle personne.
Si vous voulez passer un bon moment à lire le récit d’un passionné d’arts martiaux : c’est un livre à lire.
Le livre ne traite pas que de l’histoire de Raphaël Couet mais aussi propose un historique de Hapkido, de ses maîtres, du Jin Jun Kwan et du maître Lee Chang Soo.
Bonne lecture et que celle-ci puisse vous inspirer.
Extrait choisi : Raphaël Couet, jeune maître d’Hapkido
[…] Devant cet écart gigantesque, habituellement, on se cache, on se contente de ce que l’on est, de ce que l’on fait. On dit « oui, mais c’est parce que ce sont des Coréens, ils sont nés dedans. » Ou alors, on commence à se poser des questions et se dit qu’en vérité, c’est faux, que ce sont les heures d’entraînement et la volonté qu’on y met qui permettent d’atteindre ce haut niveau. Mais, après, on passe à la technique et, forcement, on arrive au programme ceinture blanche, jeune, saisie poignet, et on me demande « qu’est-ce que tu as appris comme dégagement ? » , ce que je montre comme dégagement, il me corrige sur tous les déplacements. « Qu’est-ce que tu connais comme clé ? » correction encore et encore sur le positionnement du corps, celui des mains. La raison ? Tout simplement parce qu’on ne m’avait jamais appris le vrai détail technique…
Là, tu n’as pas eu envie de tout lâcher, tout abandonner ?
Non, au contraire, pour moi, c’était intéressant, motivant et j’apprenais, j’apprenais, j’apprenais. Mais après, j’ai repensé à une image (peut-être bête) de Bruce Lee donnant une interview. Dans un de ses films, il prend deux verres pleins et dit « Ici voilà ma connaissance, là voilà la tienne. Tu veux ma connaissance ? Mais si je la verse le mien dans ton verre, ça va déborder et en fait, tu n’apprendras rien alors que si tu vides ton verre et si je verse le mien dans le tien vide, là, tu vas pouvoir apprendre quelque chose de moi et l’emmagasiner ». C’est un peu ce que j’ai retenu, ça m’a marqué et je me suis dit qu’il fallait que j’oublie ce que j’avais dans la tête, qu’il allait falloir que j’apprenne. Je ne « crache » pas dans la soupe parce que ce que j’ai appris m’a permis, je pense, de retenir très rapidement le reste, parce que ça m’a, quand même, donné quelques notions, quelques bases. […]
Livre disponible sur Amazon et chez les bouquinistes possédant une bonne section livres d’arts martiaux (plutôt rare).
Raphaël Couet : jeune maître d’Hapkido
Par Claude Carrez
Edition Aléas : collection Le Temps des Passeurs
Tarif : 12 euros