Suite à une question d’un lecteur, je te propose de parler des différentes voies des passages de grade du 1er dan de karaté : voie traditionnelle ou voie compétition ?
J’ai 25 ans et je suis ceinture marron de Karate Shotokan. J’aimerai passer mon premier dan la saison prochaine mais je ne sais pas quoi choisir. Traditionnel, competition ? Merci pour tout ce que tu fais. A bientôt. Bruno.
On peut facilement se perdre dans le choix qu’il nous est proposer pour passer son premier dan de karaté au sein de la FFKDA. Je vais t’expliquer rapidement le déroulement et te donner Mon choix. Bien entendu, chacun est libre de faire son propre choix par rapport à ses attentes, objectifs, capacités physiques…
Quel est ton avis ? Quelle voie as-tu choisis ? Traditionnelle ou compétition ? Quelle voie recommandes-tu à tes élèves ?
Retranscription de la vidéo
Bonjour les budokas, j’espère que vous allez bien.
Aujourd’hui, on va parler de la voie à choisir pour son passage de grade Shodan, Nidan, etc.
J’ai reçu dernièrement un e-mail d’un abonné me demandant quelle voie il devait choisir pour son passage de grade. Il a 25 ans, il est ceinture marron et il pense que l’an prochain il va passer sa ceinture noire.
Au sein de la Fédération Française de Karaté et des Disciplines Associées, la FFKDA, on peut retrouver plusieurs formes de passage de grade pour la ceinture noire de Karaté : la voie traditionnelle, la voie compétition, la voie contact, la voie jutsu et tout plein d’autres choses.
Je vais me concentrer sur deux aspects : la voie traditionnelle et la voie compétition.
La voie « compétition combat », c’est excellent, surtout pour les jeunes qui sont en pleine bourre, qui font les championnats ; c’est excellent parce qu’ils vont se confronter à d’autres personnes pour pouvoir gagner leurs points.
De l’autre côté, on a la « compétition kata ». Je ne suis pas très fan pour passer sa ceinture noire en version « compétition kata ». Pourquoi ? Tout simplement parce que le Karaté est un Art Martial, un art de combat, même si ça peut être juste un loisir, je l’entends bien, mais le problème c’est que pour beaucoup et même pour moi, en tant qu’enseignant, quand quelqu’un porte une ceinture noire, c’est censé être quelqu’un capable de se défendre, faire du combat, faire du kata, tout faire, pas juste du kata.
Que ce soit dans la version kata ou la version combat en voie « compétition », ils ont avant un tronc commun c’est-à-dire : kata, kihon et ippon kumité.
Donc on voit bien que le combattant, quand il va aller faire ses compétitions de combat, il est quand même obligé de faire du kata, ses bases, donc le kihon et faire du travail codifié, le travail à deux, les ippon kumité.
Et de l’autre côté, le kata va faire encore du kata, il va faire de la base, chose que normalement il a déjà, vu qu’il fait de la compétition kata et le seul exercice à deux sera du travail codifié.
Donc je pense que ce n’est pas le bon choix à faire.
De l’autre côté, on a la voie traditionnelle.
Dans la voie traditionnelle, il y a toujours ce tronc commun de kata, kihon et ippon kumité.
En plus, pour la voie traditionnelle, il y a le bunkai, le jiyu ippon kumité et le ju kumité. Cette partie est beaucoup plus personnelle.
Autant dans le tronc commun c’est une base commune à tous les pratiquants, autant dans l’autre partie, dans la partie traditionnelle, dans les trois UV restants, le candidat va vraiment pouvoir s’exprimer à travers ces UV.
Dans le bunkai, il va pouvoir présenter son analyse réaliste des applications du kata, donc cela doit être des applications réalistes.
Après, on retrouve le jiyu ippon kumité, donc le combat à 3 mètres, forme un petit peu simplifiée. Pour le combat à 3 mètres, au 1er dan on annonce la technique et la hauteur, après Uke se déplace, attend l’attaque, se déplace, bloque, frappe ou travaille en sen no sen, en tai no sen.
L’avantage, c’est qu’il connaît l’attaque et il connaît le niveau ; la seule chose qu’il ne maîtrise pas, c’est quand : quand il va attaquer, donc il va devoir gérer sa distance et le temps par rapport à l’attaque.
Au niveau du 2ème dan, cela se complique : on n’annonce plus que le niveau, donc Uke va devoir faire attention à l’attaque -ça peut être un poing, un pied-, il sait juste où ça va arriver.
Personnellement, je trouve que c’est vraiment très compliqué parce qu’on sait que ça va arriver à un endroit, mais on ne sait pas quoi, donc à choisir je préfère ne rien savoir …
Chose que l’on a au 3ème dan : à partir du 3ème dan, il n’y a aucune annonce, donc les attaques sont totalement libres. Tori doit faire preuve d’engagement, de détermination, de précision dans ses attaques, donc il doit attaquer sincèrement Uke. Uke, quant à lui, doit gérer sa distance, son « ma-aï » ; le ma-aï c’est la distance, l’espace-temps. J’en parle d’ailleurs dans mon mémoire pour le 6ème dan et si tu ne l’as pas lu, tu peux le récupérer en cliquant sur ce lien …
Donc il va devoir gérer son ma-aï, sa distance, son espace-temps par rapport à l’autre, donc les deux bougent, etc., il va devoir gérer cet espace, cet intervalle. Plus : il va devoir gérer la cadence, donc sa propre cadence de déplacement et la cadence de l’autre partenaire, sa cadence de déplacement, sa cadence d’attaque et il va falloir essayer de les imbriquer l’une avec l’autre, la sienne et la cadence de l’autre.
Ensuite, il devra s’attacher à la notion « yomi » qui est l’intuition, l’intuition de l’attaque : il m’attaque, je ne sais pas, « bam », ça y est, je réagis ! Le travail d’intuition qu’on retrouve dans le combat, tout le temps et plus on pratique, plus yomi va devenir grand. Pour ça, il n’y a pas de miracle, il n’y a pas de recette, il faut travailler.
Donc on voit bien que dans la version traditionnelle, on a le tronc commun qui est vraiment le kata pur et dur où il faut rentrer dans la forme et de l’autre côté, dans les trois autres ateliers, c’est un travail beaucoup plus personnel pour acquérir son Karaté, le développer à travers ce que l’on a appris et développer des qualités réelles de Karatéka telles que ma-aï, le yomi, le yoshi, la technicité, la précision, la distance, la frappe, etc.
J’espère que cette vidéo vous aura aidés.
Vous connaissez mon point de vue. Comme d’habitude, ce n’est que mon point de vue, je ne représente personne, c’est mon point de vue. Chacun est libre de choisir sa voie : traditionnelle, compétition, jutsu, contact … A vous de vous faire plaisir !
J’espère que vous avez aimé cette vidéo. Si c’est le cas, n’hésitez pas à me laisser un like, à vous inscrire à la Newsletter et à ne louper aucune vidéo.
On se dit à très bientôt et bon entraînement. Ciao !
Un commentaire
Moi j’ai passé mon shadan et mon nidan en voie traditionnel. Et cette année j’envisage de passer mon sandan en voie compétition. Le choix se pose par rapport à plusieurs conditions :
1- Tu es très technique, alors tu essais la voie traditionnel pour te surpasser.
2- Tu es moins technique, et tu fais de la compétition combat, tu choisieras la voie compétition. ( Il faut 5 participations deux avant et après l’année du passage ).
3- Tu es très technique, tu fais de lacompétition Kata. Pourquoi passer 6 UV, alors que tu en passes 3 en voie compétition. ( mon cas cette année).
c’est juste mon analyse, chacun est libre, moi, je ne regrette pas d’avoir choisi la voie traditonnel pour mes deux premiers passages. Mais c’est vrai que je suis tenté cette année par cette voie compétition, surtout qu’après le sandan, il n’y a plus de choix.
Voilà bon courage à tous et merci Lionel pour tout ce que tu fais.