On me demande souvent quel art martial choisir ? Quels arts je préfère. J’ai encore reçu un email à ce sujet hier.
Bonjour Lionel,
Je tiens tout d’abord à te remercier pour tout tes articles et vidéos qui sont une mine d’informations pour moi et beaucoup autres je suppose. Si c’est possible, j’aimerai avoir ton avis. Je pratique le karaté depuis pas mal de temps et je me sens enfermé dans ma pratique et j’aimerai changer. Quel serai pour toi l’art martial le plus intéressant ? Et quel sont tes favoris ?
Amicalement,
Stéphane
Quel art martial choisir ?
Y a-t-il vraiment un art martial meilleur qu’un autre ? Ou s’agirait-il plus de trouver l’art martial qui nous correspond le mieux, qui réponde le mieux à nos attentes ?
Si toi aussi tu as une question à me poser, laisse là ci-dessous dans la section commentaire.
A bientôt et bon entraînement.
Lionel
Quel art martial choisir ?
On me demande souvent et j’ai reçu un e-mail encore hier me demandant quel était l’art martial que je préfère et quel art martial je pouvais lui recommander.
Commençons par le début : quels arts martiaux je préfère ? Je n’ai pas vraiment de préférence, j’aime tous les arts martiaux en général. J’aime les arts martiaux pourquoi ? Parce qu’il y a une très grande richesse dans les arts martiaux.
Les arts martiaux sont un peu comme une ligne, avec d’un côté l’aspect développement personnel, de l’autre côté l’aspect ultra-réaliste et entre, on a tous les autres arts martiaux qui vont plus ou moins d’un côté ou de l’autre.
Donc moi, j’aime beaucoup le côté développement personnel parce qu’on a la chance de vivre en France, on n’est pas dans une zone de guerre, on ne combat pas tous les jours, donc on pratique les arts martiaux pour d’autres raisons et par exemple, pour moi, pour développer ma personnalité à travers la pratique. Donc pour tous les problèmes que je rencontre sur le tatami, je regarde le problème, je l’étudie, je le regarde sous tous ses angles et j’essaie de comprendre pourquoi ça ne marche pas, j’essaye, je trouve des solutions, parfois elles sont adaptées, parfois absolument pas, mais je continue.
Et après, ce genre de choses, je le fais aussi dans ma vie de tous les jours, en tant que gérant ou en tant que professeur d’arts martiaux, donc quand j’ai un problème je réagis exactement de la même façon : je prends le problème à bras le corps et je le regarde sous toutes ses facettes pour essayer de trouver la solution adaptée au problème.
Les arts martiaux me permettent aussi de me structurer, d’être intransigeant avec moi-même. Je sais que la perfection n’existe pas, mais je tends vers elle.
Donc dans ma pratique, c’est ce que je recherche, mais comme dans la vie de tous les jours : en tant que gérant d’une entreprise, j’essaie d’être intransigeant, de proposer un travail de qualité, dont je suis fier. C’est exactement la même chose, l’un reflète sur l’autre.
Dans l’autre côté des arts martiaux, j’aime beaucoup le côté réaliste, pragmatique et c’est pour cette raison que j’ai énormément accroché à l’Arka Kali Escrima, les arts martiaux philippins, où on travaille au couteau, au bâton et le style que je pratique, le Doblete Rapilon, est un style très combatif. Donc à partir de là, on se retrouve dans des situations où la personne est réellement armée et attaque à pleine puissance. Au début on n’attaque pas à pleine puissance, mais on apprend à aller vers la pleine puissance et avec un coup de pied ou avec un bâton, ce n’est pas du tout la même chose … Si on se rate, on se rate et ça fait très mal !
Après, on passe aux armes blanches, donc au couteau par exemple et quand on travaille au couteau, au couteau réel, on se rend vite compte que le degré d’intensité diminue et donc qu’il faut vraiment se pousser fort avec son partenaire, lui faire confiance pour pouvoir aller de plus en plus vite. Il y a donc une relation entre le côté réalisme et le côté développement de la personnalité, parce que si je n’ai pas un bon partenaire et si je ne suis pas à fond dans mon travail, je ne pourrai jamais aller vers ce côté réaliste.
Il faut donc aller de l’avant, aller vers plus de vitesse, aller vers la précision, aller vers le flow, etc. J’ai besoin d’aller de plus en plus vite, d’être de plus en plus précis et pourtant, le danger augmente avec. Mais ça, c’est le développement du caractère et c’est développé dans l’art martial, forcément, parce qu’on travaille avec des armes.
Si on ne fait pas des armes, qu’on ne fait que du poing/pied, on peut aller vers des styles où il y a réellement de l’impact, vers du vrai contact, par exemple le Karaté Kyokushikai où on peut se mesurer régulièrement avec les partenaires, même si on ne le fait pas tout le temps. Mais par contre, c’est vers ce travail-là que l’on va.
Une autre forme que j’aime beaucoup dans les arts martiaux, c’est le dō, la particule dō, la voie, le chemin. Encore une fois, c’est un chemin que l’on prend même si, au départ, il nous est donné par le Sensei qui nous guide sur ce chemin, mais on fait nous-même ce chemin ; le Sensei n’est là que pour vous montrer le chemin, après c’est à vous de le prendre ou de le suivre, il ne peut pas le faire à votre place. Et dans le Karaté dō, on recherche réellement ce côté développement au niveau technique et personnel. Dans le côté technique, on va vers la perfection, tout en sachant que la perfection n’existe pas, mais ce n’est pas grave parce que c’est le chemin qui compte et pas la destination. C’est cela, dans le dō, qui est intéressant : on va perfectionner les mouvements.
Donc après, à nous de faire des choix dans l’art ou pas. Moi, c’est du Karaté Shotokan. Pourquoi ? Parce que mes parents sont professeurs d’arts martiaux et que je suis quasiment né avec un karatégi … Mais ça, vous le saviez déjà ! Donc j’ai commencé par le Karaté dō, j’ai fait ensuite plein d’autres arts martiaux et je continue à en faire d’autres, mais mon style de base est du Karaté Shotokan, même si maintenant je me dis plus Karatéka que Karatéka Shotokan, tout simplement parce que le label « style » ne m’intéresse pas, je préfère avoir le Karaté et après pour les styles, ne prendre que ceux qui m’intéressent pour nourrir ma pratique. Donc c’est cela qui m’intéresse dans les arts martiaux.
Après, il y a plein d’autres arts martiaux qui m’intéressent et que je pratique : Taishi, le Hitshuan (?) pour le côté interne, pour vraiment ressentir les choses, mais aussi le Nihon Tai Jitsu pour son côté self, jutsu, etc. et qui me permet de faire un lien avec le travail de Sensei Bernard BILICKI.
Donc ceci forme un écosystème, mon écosystème et ce sont les arts martiaux que j’aime.
Je pratique donc énormément d’arts martiaux et tous ces arts martiaux sont intéressants, mais je ne peux pas tous les pratiquer à fond, je n’ai pas le temps. Il faut que je travaille sur la société, que je fasse rentrer de l’argent pour pouvoir faire vivre ma famille, etc., je ne peux donc pas vivre uniquement des arts martiaux, de l’entraînement dans les arts martiaux, ce n’est pas possible. Et en plus, l’enseignement me manquerait trop.
Oui, j’aime beaucoup de choses dans les arts martiaux, j’aime beaucoup d’arts martiaux parce qu’ils m’apportent moi, personnellement, c’est un choix personnel.
Pour répondre après à ta question : quels sont les arts martiaux ou quel serait l’art martial qui te conviendrait le mieux ? Malheureusement, je ne peux pas te répondre ! Pourquoi ? Parce que c’est toi ; comme tu le dis déjà dans ton e-mail, tu pratiques déjà un art martial, mais qui ne te convient pas. Tu ne m’as pas expliqué les raisons du pourquoi ça ne te convient pas. Donc déjà, je ne peux pas savoir si c’est l’art martial en lui-même, si c’est sa structure ou, par exemple, si ce n’est que l’enseignement ; c’est peut-être l’enseignant qui ne te correspond pas, mais que l’art te correspond.
Il est important, en fait, de choisir un art martial par rapport à ce que l’on recherche.
Donc si tu recherches du développement personnel, va plus vers des pratiques internes, etc. Si tu recherches plutôt le côté réalisme, va vers du Karaté Kyokushin, de l’Arnis Kali, de l’Hapkido. Mais c’est pareil, tout va dépendre de la façon dont il va être enseigné.
Comme je le disais tout à l’heure, c’est un chemin les arts martiaux. Peu importe ce que tu vas faire, c’est toujours un chemin et il y a toujours un début, un milieu, on redescend, on remonte, on se perd, on revient sur le chemin, etc., ou on change carrément de destination parce que la destination principale ne nous plaisait pas.
Mais ce qui est important, c’est d’avoir ton chemin, de comprendre quel est ton chemin, pas le mien. Je ne te connais pas, je ne peux pas savoir quel est ton chemin à prendre et ce n’est pas ma place de dire quel est ton chemin.
Par contre, réfléchis bien à ce que je t’ai dit juste avant, à savoir : si la pratique ne te convient pas parce que les horaires ne sont pas bons, ce qui serait complètement absurde, il suffit juste de trouver des horaires qui te conviennent ; si c’est l’enseignement : tu n’as peut-être pas un bon feeling avec l’enseignant, donc change de club, change de dojo. C’est peut-être l’ambiance dans le club ou tout simplement ça ne te correspond pas parce que tu ne retrouves pas ce que tu recherchais. Si tu fais tout le temps des katas et que tu venais aux arts martiaux, dans cet art martial, pour faire du combat, change, va trouver autre chose, quelque chose qui te corresponde.
J’espère que cette vidéo t’aura aidé et aura aidé d’autres lecteurs.
Et si toi aussi tu as des questions, n’hésite pas à me les laisser juste en dessous.
Je te remercie. Pense à t’entraîner et n’oublie pas de t’abonner …
A très bientôt pour une prochaine vidéo, ciao !