Quand on commence à enseigner le karaté, on reproduit souvent ce que nos professeurs nous ont transmis : les mêmes exercices, les mêmes enchaînements, les mêmes corrections. Et c’est normal. Mais à un moment, on réalise que cela ne fonctionne pas avec tous les élèves. Certains progressent vite, d’autres s’ennuient, et quelques-uns finissent même par décrocher.
Le problème ne vient pas d’eux. Il vient de notre pédagogie.
Enseigner comme on a appris : un réflexe naturel, mais c’est une piège
Dans les arts martiaux, la tradition occupe une place forte. On perpétue un héritage, une lignée, une méthode. Pourtant, enseigner n’est pas copier-coller ce qu’on a reçu : c’est transmettre en tenant compte de la personne qu’on a en face de soi. Ce n’est pas à propos de toi !
Un jeune pratiquant de 10 ans, un adulte débutant ou un ceinture noire ne perçoivent pas un même exercice de la même manière. Un seul modèle pédagogique – souvent magistral ou démonstratif – finit par créer un déséquilibre : certains deviennent excellents en répétition mécanique, d’autres restent créatifs..
Ce que j’ai compris au fil des années, c’est que la pédagogie unique crée des élèves uniformes, pas des pratiquants complets.

Les conséquences de ne pas varier sa pédagogie
Ne pas adapter sa pédagogie, c’est un peu comme vouloir faire pousser toutes les plantes avec le même arrosage. Certaines s’épanouiront, d’autres dépériront.
1. Des élèves qui stagnent
Quand les séances deviennent prévisibles, l’attention baisse. L’élève connaît déjà la suite, ne se sent plus stimulé, et son corps agit par automatisme. Le kihon devient mécanique, le kata perd son sens, le kumite se vide de son intention. Résultat : progression en surface, mais apprentissage en panne.
2. Des déséquilibres dans les compétences
Une pédagogie trop directive développe la précision, mais pas l’adaptation. À l’inverse, une pédagogie trop libre encourage la créativité, mais pas la rigueur. Si on ne varie pas les approches, on crée des pratiquants unijambistes : excellents dans un contexte… et perdus dans un autre.
Lors des passages de grades, cela saute aux yeux :
- L’élève connaît parfaitement son kata, mais se fige à la moindre imprévu.
- Un autre est explosif en combat, mais incapable de montrer une forme propre et contrôlée.
Ces écarts sont le symptôme d’un déséquilibre pédagogique.
3. Une perte de motivation chez l’enseignant
Quand on a le sentiment de répéter toujours la même chose, l’enthousiasme s’érode. On a l’impression de tourner en rond, de ne plus inspirer ses élèves. Varier sa pédagogie, c’est aussi raviver sa propre curiosité d’enseignant. Changer de méthode, c’est redécouvrir son art à travers les yeux de ses élèves.
4. Une transmission incomplète
Le rôle d’un enseignant d’arts martiaux n’est pas seulement de transmettre des techniques, mais de former des êtres humains complets : concentrés, attentifs, adaptables, autonomes.
Or, ces qualités ne naissent pas d’un seul mode d’enseignement. Elles se développent par la diversité des expériences vécues sur le tatami.
Varier sa pédagogie : une nécessité, pas une option
Changer de pédagogie ne veut pas dire tout bouleverser. Cela veut dire savoir quand et comment changer de regard.
- En mode magistral, on montre, on guide, on structure.
- En pédagogie différenciée, on ajuste selon les besoins : certains travaillent la précision, d’autres la coordination.
- En pédagogie perceptive, on explore les sensations, la respiration, les appuis.
- En pédagogie active, on laisse l’élève chercher, expérimenter, se tromper, recommencer.
Chaque approche a sa place. L’art du bon enseignant, c’est de choisir la bonne au bon moment.
Ce que j’aurais aimé savoir plus tôt
Pendant longtemps, j’ai cru que répéter suffisait. Que la rigueur d’un bon enseignant se mesurait à sa constance. Mais la vraie rigueur, c’est de ne jamais enseigner sur pilote automatique.
Quand j’ai commencé à varier mes approches, tout a changé : les élèves étaient plus investis, plus curieux, plus autonomes. Et moi, j’ai décuplé mon plaisir d’enseigner.
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